Fête de Tabaski : La ferveur malgré la conjoncture difficile

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En cette veille de l’Aid El Kébir, les rues de la capitale grouillent de monde, le Grand marché bouillonne. La crise sanitaire n’a pas eu raison de la frénésie des préparatifs.

Circulation presque bloquée, marchandises exposées à même le sol le long des chaussées, des salons de coiffure et des parkings improvisés dans les rues… il faut forcer le passage pour se frayer un passage. À première vue, on a l’impression que tout va bien, les gérants de parkings débordés peinent à trouver un endroit libre pour ranger les motos et véhicules. Du coup, ils font de la surenchère. Ceux qui refusent leurs services peinent à circuler, les piétons se bousculent, tandis que les vendeurs se disputent les clients.

C’est cette atmosphère surchauffée que présente depuis quelques jours le Grand marché de Bamako communément appelé «Sougouba». En effet, ce marché ne ferme pas depuis une semaine et fourmille de monde à n’importe quelle heure de la journée comme de la nuit. Aux sons des tambours et tam-tams qui résonnent dans une cacophonie, des exposants dansent et annoncent en chantant des remises promotionnelles sur les prix de leurs articles. Ces marchandises diverses, bon marché, sont exposées partout pour séduire la clientèle.

Pantalons, chemises, tee-shirts, robes, sous-vêtements, chaussures, lunettes et montres pour enfants et pour adultes, tout est là et pour toutes les bourses. Des attroupements se forment des étals. Hommes, femmes, jeunes se bousculent pour pouvoir payer de quoi rendre la fête belle.

Les articles comme les habits, les chaussures sont les accessoires
appréciés par les enfants

Dans cette ambiance marquée par la crise sanitaire, certains se frottent les mains. C’est le cas de Hamadi Sylla, propriétaire et gérant d’une boutique de prêt-à-porter pour enfants. Certes, le commerçant reconnaît que la crise sanitaire a impacté les affaires avec la fermeture des frontières, mais il arrive quand même à tirer son épingle du jeu. Vendeur ambulant, Badoulaye Koné pointe également les effets de la pandémie du coronavirus. «Les dépenses des ménages se multiplient à l’approche de chaque fête. Au même moment, on assiste à une hausse subite des prix des produits et denrées de première nécessité, à cause de la Covid-19», confie-t-il.

POUR FEMMES ET ENFANTS- Pour pouvoir se tirer d’affaires et combler les caprices de la famille, certains se voient obliger de contracter des crédits auprès des banques. «La fête rime avec endettement, car pour faire face aux dépenses de la famille (prix de condiments, habits pour les enfants, etc.) je m’endette, chaque année, auprès de ma banque. Mon revenu ne me permet pas de satisfaire tous les besoins de la famille», explique Adama Traoré.

La période de la fête semble pourtant propice pour certains pour faire le plein. Arkayé Traoré est un habitué du marché. Pour lui, la période de la fête de la Tabaski permet de faire des achats à vil prix. A l’en croire, les prix des articles tels que les habits, les chaussures et autres accessoires sont considérablement revus à la baisse à cette occasion.

Et généralement, les articles pour femmes et enfants sont les plus recherchés sur le marché. «J’ai presque tout vendu, je m’en réjouis, Dieu merci», témoigne Awa, sourire aux lèvres. Plus loin, une vendeuse de «brodé», un tissu prisé par les femmes, confirme trouver également son compte. Dans certaines boutiques, on choisit la «promo» pour attirer la clientèle. Dans la boutique de Bouba, les basins qui coûtent 10.000 Fcfa le mètre sont cédés à 7.500 Fcfa et ceux de 5.000 à 3.000 Fcfa. Le commerçant garde néanmoins un œil sur les aller et venue de la clientèle.

Car, indique-t-il, au moment où ses employés sont occupés à marchander, des voleurs peuvent se mêler à la foule. Il y a quelques jours, une cliente de Bouba a échappé de justesse à un vol. «Une femme voilée a profité de l’inattention d’une autre qui essayait les chaussures pour dérober sa pochette. On l’a attrapée. Avec ses supplications, on a eu pitié d’elle, on l’a libérée. Et dans la même journée, elle s’est fait prendre encore la main dans le sac sur le même fait», raconte le commerçant.

Des propos confirmés par une cliente qui dira que l’Artisanat est l’endroit le plus prisé des pickpockets. «Là-bas (artisanat, ndlr), les voleurs peuvent déchirer ton sac à ton insu. J’en sais quelque chose parce que j’ai été victime de vol là-bas», confie une dame…Lire la suite sur lessor

Source : L’ Essor

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