Focus : Contorsionniste!

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Housseini Amion Guindo, président du Codem
Housseini Amion Guindo, président du Codem

On croyait le virevoltant président de la CODEM inaccessible au scrupule, à la gêne pour son yoyo permanent sur la scène politique. Nous allons devoir réviser notre jugement, car Poulo semble manifestement confus et honteux pour sa présence au sein du  nouveau gouvernement. Il multiplie les déclarations de convenance pour atténuer son propre trouble et son malaise. Un jour, il soutient contre l’évidence que “Soumaïla Cissé a bel et bien signé l’accord politique de gouvernance” du seul fait de la signature du document par des partis membres de la coalition, malgré les précisions du président du FSD et les clarifications des nouveaux ministres qui en sont issus. Un autre jour, le contorsionniste nous explique que “le président IBK n’a pas échoué, mais il a compris  qu’il ne pourra pas gérer tout seul”. Ceci expliquant cela, on comprend bien pourquoi il a accepté d’aller à la soupe.

La posture du président de la CODEM n’aurait suscité qu’une vague indifférence s’il se contentait de manger en fermant la bouche ; mais à vouloir éclabousser ceux qui, en toute liberté comme lui, ont choisi de ne signer ni l’accord ni de figurer au gouvernement, il franchit la ligne jaune de la morale politique. Le vice qui se moque de la vertu! A croire que la présence du CODEM engage le SADI par le simple fait pour les deux mouvements de partager la même coalition. Foutaise !

Cette quête d’honorabilité a même de quoi étonner de la part d’un leader politique qui a souvent devancé les invitations au partage du gâteau. Tout le landerneau politique avait écarquillé les yeux pour être sûr que c’est le même Poulo ayant gouverné avec IBK pendant quatre ans, qui le laissait en plan pour aller se présenter à l’élection présidentielle de 2018.
La témérité n’a duré que le temps du premier tour avant que le candidat CODEM tourne à nouveau casaque pour soutenir le président-sortant dans son duel avec Soumaïla Cissé. Les mauvaises langues rapportent que Boua l’avait battu froid lorsque Poulo était venu lui notifier son soutien. IBK aurait tenu à  souligner que cela se ferait sans contrepartie, tout au plus il le considérait comme le ralliement d’un jeune frère. La formation du gouvernement de septembre 2018 est venue confirmer cette ligne de fermeté vis-à-vis du jeune compagnon peu fiable.
Et c’est sans doute du fait que la porte mettait du temps à s’ouvrir que Poulo a rejoint le camp des Hassidis de l’opposition disant pis que pendre de la gestion du pays. La chute du gouvernement SBM a redonné espoir à ceux qui ne s’imaginent ailleurs qu’autour de la table du conseil des ministres. D’autres ont fait un choix différent tout en restant attentif et disponible pour le Dialogue politique national. Les uns comme les autres usent de leur liberté. Mais la liberté qu’on ne saurait reconnaître à Poulo est d’entrer au gouvernement tout en restant dans la posture de commentateur politique. Concentrez-vous sur l’application du programme de IBK dans le secteur de l’environnement!

Sambou Diarra

SourceL’Aube

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