Le pot de terre contre le pot de fer ! Le combat héroïque des riverains contre la construction du Quartier Général du G5-Sahel à Badalabougou est emblématique d’un pays où le gouvernement a déserté ses devoirs et responsabilités. Voilà une force sous-régionale supposée être un rempart contre la menace terroriste qui vient se lover dans un écrin doré à Bamako et, excusez du peu, dans un quartier populaire.
Depuis le début du chantier, les habitants de Badalabougou crient leur colère contre la hiérarchie de cette force d’opérette qui a préféré décamper de Sévaré pour les douceurs de la capitale.
Quelle position stratégique privilégiée que la porte d’entrée de la ville de Mopti pour gérer les menaces complexes qui vont du Centre du Mali jusqu’au Nord du Cameroun en passant par le Tchad ? La proximité avec Mopti-ville assure l’essentiel des commodités aux membres de la mission. Bamako est à quarantaine cinq minutes/une heure par les airs. Les foyers terroristes sont également à un vol d’oiseau.
Toutes les conditions étaient réunies pour abriter à Sévaré une vraie force de lutte antiterroriste. Les hauts gradés du G5-Sahel sont des généraux en goguette qui ont encore envie de vivre et de bien vivre. Ils reçoivent un traitement salarial qui leur permet de s’offrir la lune, alors pourquoi aller s’emmerder dans un bled perdu comme Sévaré ? L’argument farfelu d’implanter le QG dans une ville offrant les outils d’un commandement efficace relève de la comptine pour enfants. La raison inavouable est la ruée vers la Dolce Vita que Bamako continue de symboliser dans un pays terriblement marqué par le fer et le feu !
Mais le vrai problème des populations de Badalabougou est d’être des citoyens d’un Etat incapable. Tiémoko Sangaré alors ministre de la Défense a osé affirmer devant les députés que le Mali était opposé au transfert du G5-Sahel mais a dû plier devant l’insistance des autres pays membres. De savoir que notre gouvernement a plié l’échine devant une telle demande fout la rage au cœur !
Faute d’avoir pu contrarier les autres pays, pourquoi ne pas affecter à la force un terrain en dehors de la ville (à Samanko par exemple ou toute autre zone à faible densité humaine ? Ce serait un miracle si les Riverains du HQ G5 l’emportaient un jour dans ce bras de fer qui va durer, mais l’histoire tient déjà le régime comptable de la sécurité et de la vie de chaque homme, femme, enfant autour de cette installation militaire. Le G5-Sahel, une vraie farce militaire ! Shame!
Sambou DIARRA