Depuis plusieurs jours, on constate un regain d’activités politiques de la part des représentants de la communauté internationale accrédités à Bamako. Ces derniers sont-ils, en quelque sorte, en train de renforcer la mission déjà effectuée par la délégation de haut niveau de la C.E.D.E.A.O. qui a séjourné à Bamako les 17 et 18 juin et qui a formulé des propositions? En tout cas, alors que les acteurs politiques maliens eux-mêmes sont dans des pourparlers (par exemple la rencontre entre le M5-RFP et les partis et regroupements politiques de la majorité présidentielle le mercredi 23 juin), ce sont ceux de la communauté internationale qui font preuve d’une grande fébrilité.
L’imam Mahmoud Dicko ne peut même plus se reposer, sollicité qu’il est en permanence par les Messiers bons-offices de la Minusma, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne. Leur talent de diplomates et de médiateurs chevronnés s’est, comme par enchantement, réveillé à l’occasion de cette crise, au point d’intriguer les Maliens convaincus qu’ils ne cherchent qu’à sauver le fauteuil d’IBK. Pour quelles raisons précises ? Sont-ils maintenant les vétérinaires qui veulent soigner notre vache laitière? Si oui, est-ce pour des raisons humanitaires ou pour préserver une source de profits pour leurs organisations ?
Ces philanthropes de la démocratie, et donc de la bonne gouvernance, étaient pourtant là quand tous les maux indéniables du régime d’IBK ont poussé à la révolte le peuple étranglé. Ils étaient encore là alors quand notre pays partait à vau-l’eau, avec une menace réelle de la partition de son territoire. Ils étaient toujours là quand les milliards de nos francs étaient détournés de façon flagrante, au point que c’est un ambassadeur d’un pays de l’Union européenne qui osa taper du point sur la table parce que trop, c’est trop.
Aujourd’hui, même en faisant abstraction de tous les autres maux qui le minent, notre pays est écartelé en plusieurs morceaux. Les représentants de la communauté internationale le savent. Ils devraient plutôt nous donner les gages de sauvegarder l’intégrité du territoire malien dans ses frontières originelles, ce que l’O U.A. a nommé intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
La Rédaction
Source : L’aube