Le conseil de sécurité de l’ONU a procédé au renouvellement du mandat de la Minusma.
Dans une résolution qui a enregistré l’abstention de la Russie et de la Chine, le conseil de sécurité prolonge d’un an cette mission onusienne qui a débuté en 2013.
Cependant, le Mali avait émis certaines réserves dès le 13 juin, par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Abdoulaye Diop, lors de l’ouverture de la cession consacrée au renouvellement de ce mandat.
Premièrement. Le Mali s’est fortement opposé à la présence de la force française Barkhane dans les opérations de la Minusma.
Pour les autorités maliennes il fallait éviter le piège tendu par la France qui, après le retrait de Barkhane, voulait sans doute rester dans notre pays par le truchement de la Minusma. À quelle fin ? Allez-y savoir !
Deuxième réserve du Mali. Elle concerne la question des Droits de l’homme. À l’ONU, l’évidence est là : certains pays, foulant au pied, la souveraineté du Mali veulent donner des pouvoirs exorbitants aux membres de la Minusma d’aller enquêter là où ils veulent et quand ils veulent. En somme, la Minusma pourrait désormais se comporter comme UNE FORCE d’OCCUPATION. Or, on se souvient que la France avait refusé des enquêtes de la même Minusma, suite aux massacres de population civile à Bounty par une frappe de l’aviation française. Ou étaient-ils les membres du conseil de sécurité ?
Sur cette question des Droits de l’homme, les autorités maliennes ont été catégoriques : II n’est pas acceptable que la souveraineté du pays soit piétiné. En clair, la Minusma ne peut nullement enquêter sur le territoire malien sans l’accord des autorités maliennes.
D’ailleurs quelle autorité d’un pays membre du conseil de sécurité accepterait-il des ” enquêteurs ” sur son territoire sans aucune autorisation ?
Troisième réserve. Elle est relative au G5-Sahel. Les autorités maliennes qui, en toute responsabilité, ont décidé le retrait du Mali de cette organisation, ne voulaient plus que le conseil de sécurité fasse référence à notre appartenance au G5.
Après le vote de la résolution, l’Ambassadeur, Représentant du Mali à l’ONU a réaffirmé la position de notre pays et avec les mots qu’il faut. ” Le Gouvernement du Mali est au regret de constater que certaines de ses réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale…” a martelé l’Ambassadeur Issa Kounfourou.
La question des Droits de l’homme ? M. Kounfourou a réitéré ” l’opposition ferme ” du Mali a tout mouvement de la force onusienne. Et il a précisé que les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes de notre pays.
Le message est on ne peut clair !
La Rédaction
Source : L’Aube