Le Comité national de la transition a voté, le vendredi dernier, le projet de loi sur la loi électorale. C’est avec une large majorité que cette loi est passée. Et du coup, la transition amorce un nouveau virage vers l’organisation des élections dans deux ans.
Au Centre international de conférences de Bamako (siège du CNT) les débats ont été parfois houleux entre les ” élus-nommés ” et les représentants du gouvernement.
Lors de ces débats, certains membres du CNT n’ont pas hésité à transformer la salle du Cicb en champ de bataille. Occasion pour eux de sortir l’artillerie lourde et de soumettre les positions du gouvernement à un pilonnage en règle. Et tout au long de cette journée, ces « parlementaires » se sont livrés à une bataille au grand dam des ministres présents.
Cet exercice démocratique a certes été apprécié par certains concitoyens au terme de cette journée de débats. Cependant beaucoup d’interrogations ont été entendues çà et là sur l’attitude de ces membres du CNT vis-à-vis du gouvernement. « Le CNT a rejoint le maquis. C’est le début d’une guérilla au sommet de l’Etat… », dira cet enseignant.
En vérité, la cible du jour était connue : le Premier ministre. En effet, ces « parlementaires » auteurs de certaines attaques ont dont donné par moment l’impression d’avoir des comptes (personnels ?) à régler avec le Chef du gouvernement. Pourquoi ? Pour quels objectifs ?
Une certitude : les différentes sessions du CNT donnent l’image d’un champ de bataille entre l’exécutif et le législatif sur fond d’attaques personnelles et d’invectives. C’est là un triste spectacle qui impacte négativement sur la transition. Ce spectacle se déroule malheureusement sous le regard complaisant (complice ?) d’un Président du CNT qui a l’air d’apprécier…
Alors questions : A quel jeu jouent-t-ils ces membres du CNT ? Pourquoi cet acharnement contre un PM qui a été nommé par le Président de la transition au même titre que l’ensemble des membres du CNT ? Souhaitent-ils affaiblir le Président de la transition à travers son PM ? Veulent-ils avoir la tête de Choguel ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas carrément abattre leurs cartes en déposant une motion de censure contre le gouvernement au lieu de continuer à passer par des manœuvres de déstabilisation en un moment où le pays est à la recherche de cohésion à tous les niveaux ? Le Président de la transition a-t-il le contrôle de ce machin constitué de gens venant de tous les bords et dont certains étaient manifestement contre le changement opéré en août 2020 ?
Au-delà de toutes ces questions l’interrogation majeure au sein de l’opinion est celle-ci : le colonel Assimi Goïta cautionne-t-il ces attaques contre son PM ? Il est difficile de répondre par l’affirmative.
La Rédaction
Source : L’Aube