Focus : La question qui tue !

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La lettre adressée par le Premier ministre Boubou Cissé, au ministre de la Sécurité d’un gouvernement imaginaire, comme le Sénat virtuel de IBK, introduit une nouvelle donne dans la gouvernance de notre pays depuis 7 ans: le régime interroge et se pose des questions à lui-même.

Le pouvoir de IBK s’est construit sur la certitude que le Mali lui devait quelque chose, lui qui n’a presque jamais servi ce pays à la différence des enseignants Modibo KEITA et Alpha Oumar Konaré ou des soldats Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré qui ont donné la force de leur jeunesse au Mali pendant que l’homme IBK, rempli de lui-même avec un parcours académique et professionnel qui tient sur une page dactylographiée, ne s’est jamais fait à l’idée que les Maliens étaient un peuple d’hommes libres respectueux de l’autorité mais qui pouvaient avoir la révolte explosive comme nous le vivons depuis le soulèvement du volcan politique et social, le 10 juillet, précédé de multiples signes d’ébullition qui ont été royalement méprisés par le châtelain de Sébénicoro. Quatre discours à la Nation et une crise plus vive que jamais depuis que le tribut du sang a été payé par des manifestants aux mains nues.

Au moment où la police du pouvoir tirait sur les jeunes, IBK qui ne retient du pouvoir que l’octroi ou le refus de privilèges plastronnait à la télé pour dire que des “Casseurs” ne feront pas partie de son gouvernement d’union nationale, rappelant malheureusement, gravement et tragiquement un certain Moussa Traoré qui n’avait vu que des “badauds” dans la rue en 1991 pour se donner un “permis de tuer”. A la différence d’autres pays, ici c’est le premier mort d’une lutte politique qui plombe définitivement un régime ! Il s’agit là certainement du dernier atavisme des valeurs positives de nos origines. Le premier martyr change radicalement tout ! Et cela sous le règne d’un président qui déclame des poèmes enflammés pour les victimes de mars 1991! Et comme si cela ne suffisait pas à notre traumatisme, c’est un parti dénommé ADEMA, sous la signature de son président Tiémoko SANGARE qui commet, sans peur ni honte, un communiqué pour condamner énergiquement les “dégâts matériels”, mais “déplorer” seulement les victimes. Cabral, Ramatoulaye, réveillez-vous, ils sont devenus fous ! Le culte du pouvoir leur a enlevé ce qu’il leur restait d’humanité !

Le champ de ruines qu’est devenu le Mali ne leur inspire même pas la modestie ! Karim KEITA veut nous tirer une larme de sa démission de la présidence de la commission défense parce qu’il est fatigué de subir “le délit de patronyme”. Qui connaissait le célèbre anonyme qu’il fut en dehors de sa famille et de ses condisciples jusqu’à son entrée par effraction sous le soleil et les ors de la République à la faveur de l’élection de “Monsieur Père”? Sa lettre est une authentique insulte à tous les “simples députés” qui, sans chercher la gloire ou à diriger quoi que ce soit, font progresser la vie parlementaire et publique de leur science et de leurs expériences prouvées et éprouvées. Mais ça c’est un autre débat qui nous éloigne de la question fondamentale du moment : “Qui a engagé les FORSAT dans la répression des manifestations et donné l’ordre de tirer ?”.

Sambou Diarra

Source : L’aube

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