Forcing des policiers à la MCA : L’ordre malmené, l’autorité bafouée, la République à terre !

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Sous la transition dirigée par le colonel Assimi Goïta, l’horizon s’assombrit. Les signes ne présagent rien de bon pour l’avenir du pays. L’événement de ce vendredi, orchestré par des policiers pour extraire l’un des leurs des mailles de la justice, est un précédent fâcheux.

Force doit rester à la loi, avait-on coutume de clamer au Mali. Mais, ce principe fondamental est en train d’être foulé aux pieds. De plus en plus, ce sont les muscles qui font la loi dans notre pays, sous le regard impuissant des décideurs. C’est du moins ce que l’on retient ces derniers temps.

Ce vendredi 03 septembre 2021, tel dans un film western, les Maliens ont assisté à un spectacle inédit. Il s’agit du mouvement d’humeur des policiers, ayant abouti à la libération par force du commandant de la forsat, commissaire divisionnaire Oumar Samaké. Après sa libération, aux environs de 17h00, par ses camarades d’armes, des tirs de sommation pour manifester leur victoire ont sidéré les populations riveraines  de Bolibana, les BadialanI, II et III et celle de N’Tomikorobougou, le quartier qui abrite le GMS.

Faut-il le rappeler,  dans le cadre des enquêtes sur les tueries  des manifestants contre le régime IBK en juillet 2020, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, commandant de la Forsat au moment des faits, a été placé sous mandat de dépôts. Aussitôt la nouvelle rependue,  les policiers se sentant frustrés par ce qu’ils appellent une justice sélective ont entrepris cette action vigoureuse pour « rendre justice ».  Car, estiment-ils, d’autres responsables de cette unité spéciales, issus d’autres corps, ne sont pas inquiétés. Mieux, s’offusquent les policiers, les commanditaires et le M5-RFP, tous mouillés dans cette affaire, vaquent à leur occupation.  C’est pour ainsi s’opposer à ce qu’ils estiment une justice à double vitesse que cette intervention musclée  est intervenue.

Est-ce pour autant suffisant pour justifier un tel acte ?  Que non ! Ce n’est qu’un signe de l’affaissement de l’autorité de l’Etat. Un désordre et une humiliation de la République du Mali.

Précisons que l’événement des policiers fait suite à d’autres, intrigants les uns que les autres. Il s’agit de la composition du gouvernement Moctar Ouane II,  sans deux ministres issus des rangs de la Garde nationale. Cela qui a coûté son règne au Président de la Transition d’alors, Bah N’Daw. L’un des cerveaux du putsch, Assimi Goïta, a repris les choses en main en intégrant dans le gouvernement qu’il mettra en placeles deux ministres issus de la Garde nationale.

Ensuite, interviendra l’échec de l’interpellation des leaders religieux, les imams Mohamed Traoré et Ibrahim Diaby, suite à la mobilisation de leur confrérie. Pire, un ministre de la République, Oumarou Diarra, était aux côtés des manifestants. Ce, pour  leur apporter son soutien, indiquent certaines sources. Pour d’autres, il était venu sensibiliser les manifestants. Quoiqu’il en soit, aucune de ces raisons énoncées ne pourrait justifier la présence du ministre Diarra, si ce n’est le désordre.

L’autre fait, et non des moindres, s’est déroulé en août 2021, à Boni.  Selon des sources locales, une délégation composée d’officiers des FAMa et d’autorités de la région de Mopti, venue présenter les condoléances  à l’occasion de la mort de 17 personnes dans une attaque terroriste, a été prise en otage par les soldats.  “L’hélico qui les a amenés est sommé de ne pas atterrir pour les ramener à Sévaré. Les militaires ont exigé que la délégation retourne par la route. Une manière de faire vivre à la hiérarchie militaire l’insécurité que les hommes vivent dans cette région, alors que les officiers sont terrés à Bamako… »

Le cumul de ces faits fait craindre le pire. Ils ne présagent rien de bon, à moins que les autorités n’arrivent à s’affirmer dans un délai raisonnable.

Oumar KONATE

Source : La Preuve

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