La rencontre de trois jours sera sanctionnée par des recommandations fortes en vue d’avoir un nouveau narratif sur l’avenir des femmes africaines dans la marche du monde
«Femmes, paix, sécurité et développement», tel est le thème principal de la 22e édition du Forum de Bamako qui s’est ouverte hier dans un hôtel de la place. C’était sous la présidence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et en présence d’éminents professeurs, chercheurs ainsi que d’autres personnalités. Ce colloque annuel et international regroupe les différentes délégations venues du Burkina Faso, de la Guinée, de la Mauritanie, de la France et du Sénégal. Les participants sont venus également de l’intérieur du pays.
Initié par la Fondation Abdallah Coulibaly, le Forum de Bamako est un espace de réflexion, de partage d’expériences et de points de vue sur les grands sujets de l’heure touchant le continent africain.
L’objectif est de sortir de cette rencontre de trois jours avec les constats et recommandations partagés pour construire un nouveau paradigme sur l’approche « Femmes, sécurité, paix et développement » et d’avoir un nouveau narratif sur l’avenir des femmes africaines dans la marche du monde et du continent.
Ce qui fera dire au président de la Fondation Abdallah Coulibaly qu’il faudra voir dans la formulation dudit thème les mêmes préoccupations que celles qui ont inspiré les thèmes des éditions précédentes, à savoir celles de janvier 2001 «La réhabilitation du capital humain et du savoir», de 2005 qui s’intitulait «Culture et développement» et de 2015 «L’émergence de l’Afrique à l’horizon 2030 : les défis, les opportunités et les parties prenantes».
Ainsi, Abdallah Coulibaly entend par développement la lutte inlassable contre la faim, la misère, les maladies endémiques, l’ignorance et les inégalités entre les sexes afin d’aspirer au plein épanouissement.
Selon lui, le développement est d’ordre démographique, technique, industriel, culturel, sanitaire et social. En Afrique, les femmes jouent un rôle important, mais force est de constater qu’en période de conflit, elles ne sont que très rarement représentées à la table des négociations, a expliqué l’initiateur du Forum de Bamako.
Ce constat peu reluisant pour les différentes communautés, a-t-il souligné, de ne pas associer les femmes aux initiatives de paix et de sécurité les empêche très souvent d’établir une paix durable. Or, Abdallah Coulibaly soutient sans ambages : «Ce n’est qu’en garantissant aux femmes et aux filles le droit que nous parviendrons à assurer la justice par leur inclusion, à développer des économies et à préserver l’environnement pour les générations futures».
NI ISOLEMENT NI REPLI SUR SOI- Les sanctions politiques, économiques et financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) tentant en vain d’isoler notre pays, ont plané sur le cours des échanges entre les autorités et les participants. À ce propos, le chef du gouvernement Choguel Kokalla Maïga dira que le Mali ne connaît ni l’isolement ni l’auto-isolement ni le repli sur soi dans ses rapports avec ses voisins immédiats et avec le reste du monde. Et de poursuivre que le Mali n’a jamais vécu en vase clos.
Le président de la Transition et son gouvernement ont choisi d’inscrire tout simplement leurs actions dans le sens de la défense de notre patrie pour restituer son honneur et sa dignité, a rappelé le Premier ministre avant d’aborder la thématique de l’édition en cours qui, selon lui, est une problématique transversale qui est au cœur des priorités du gouvernement. En évoquant le thème de la 22e édition, Dr Choguel Kokalla Maïga a indiqué que c’est l’occasion de mettre l’accent sur le rôle des femmes dans la défense et la stabilisation du Mali.
«Au moment où notre armée engrange des victoires éclatantes sur les groupes armés terroristes, des groupes sont aculés jusque dans leurs derniers retranchements », s’est réjoui le chef du gouvernement, avant de saluer le courage et la bravoure des Forces armées maliennes (FAMa) ainsi que le rôle prépondérant que le personnel féminin joue au sein de l’Armée dans sa montée en puissance.
Lors de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars dernier, Dr Choguel Kokalla Maïga a exprimé aux femmes du Mali tout son engagement dans le cadre de leur promotion et autonomisation. C’est pourquoi, il a rassuré que le comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger a vu le nombre de femmes augmenté en son sein. Les prix du leadership féminin, jeunesse et action, science technologique et innovation, de l’entreprenariat et celui du mérite ont été décernés aux lauréats de l’édition de 2022.
Namory KOUYATÉ
Source : L’Essor