Les propositions des panelistes n’ont pas tari d’éloges sur la construction d’un marché commun dans la zone UEMOA lors du forum scientifique, tenu à Ouaga les 7 et 8 octobre 2019, sur le thème de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé.
Des universitaires, des responsables des organisations de la société civile, des étudiants, des syndicats de transporteurs et des hauts cadres d’organisations régionales invités pour cette rencontre purement scientifique ont fait des propositions pour l’amélioration des échanges commerciaux et la construction d’un marché commun dans l’espace UEMOA.
Le premier thème du forum a porté sur les conditions de l’effectivité de la réglementation et des législations communautaires en matière de commerce intra-régional.
Intervenant pour la circonstance, l’ancien Directeur Général Adjoint de l’Organisation Mondiale du Commerce, Dr Ablassé OUEDRAOGO, a fait des propositions en vue de parachever le processus de construction du marché commun de l’Afrique de l’Ouest. Selon lui, la longue route du marché commun est parsemée d’embûches et la Commission de l’UEMOA doit redoubler d’efforts. Ce, en procédant à la sensibilisation et à la formation des agents affectés et travaillant aux frontières, des opérateurs économiques sur leurs droits et obligations en tant qu’opérateurs communautaires et le développement d’un programme de renforcement des capacités des agents présents aux frontières. Outre, le panéliste suggère l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers pour faciliter l’échange d’informations sur le commerce des biens, la multiplication des contrôles inopinés aux frontières, l’harmonisation des législations nationales en matière de services pour faciliter leur mobilité dans l’espace UEMOA. S’y ajoute la mise en place d’un mécanisme d’alerte aux entraves à la libre circulation afin que toutes les distorsions y relatives soient remontées et traitées avec diligence.
Le second thème portait sur des nouvelles approches à préconiser pour accroître le niveau du commerce Intra-Régional de l’UEMOA a été mis à profit par le Dr. Ayissi Jacques DEGBELO de l’OMC pour proposer des postes de contrôle juxtaposés (PCJ) qui constituent, selon lui, une étape importante en matière de facilitation des échanges au sein de l’UEMOA. Pour ce faire, il indique qu’il faudra d’abord en faire prendre conscience à ces différents groupes à travers une forte médiatisation des effets attendus.
Pour accroître le marché commun de l’UEMOA, ce cadre de l’OMC d’ajouter qu’il faut également procéder à la rationalisation et harmonisation des procédures et de la documentation commerciales, notamment douanières. «L’amélioration de l’informatisation et de l’interconnexion entre les Etats concernés; la coordination des opérations entre les administrations concernées; et l’amélioration du cadre juridique y afférent s’avèrent nécessaires », a-t-il poursuivi.
Pour d’autres panélistes, tous les décideurs Ouest-africains ne seraient pas encore réellement convaincus que la suppression des barrières douanières produira plus d’avantages et de revenus financiers que le maintien du statu-quo actuel. Pour ce faire, ils ont insisté sur le respect des textes qui régissent les échanges commerciaux de la zone en appelant à une réelle volonté politique.
Il faut noter que les échanges commerciaux intra-UEMOA restent dominés par les transactions sur les produits pétroliers qui représenteraient environ 40% du commerce intra. D’autres principaux produits échangés sont, entre autre, le ciment, les préparations alimentaires et les produits du cru tels que les céréales, animaux vivants, les savons et produits de lessive et l’huile de palme.
Selon les statistiques, la part des exportations intracommunautaires dans les exportations totales sont entrain de s’améliorer. Ainsi, les exportations intracommunautaires, sur les cinq dernières années, ont enregistré une hausse annuelle moyenne d’environ 5% contre 3% pour les exportations extracommunautaires.
Siaka DIAMOUNTENE
Source : Maliwab