Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et son collègue de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, ont participé, mardi à New-York, à l’édition 2022 du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, sous les auspices du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc).
Ce forum qui se tient sous le thème : «Reconstruire en mieux après la pandémie de Covid-19, tout en avançant sur la voie d’une mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030», était présidé par président de l’Ecosoc, Collen Vixen Kelapile,à l’ouverture de la rencontre, il a appelé à l’union pour mettre fin aux conflits et affronter l’insécurité alimentaire, le changement climatique, la pauvreté rampante et les inégalités. En dépit des graves défis de l’heure, Collen Vixen Kelapile s’est voulu optimiste tout en notant que le contrôle de la pandémie de Covid-19 dans de nombreux pays donne l’occasion de reconstruire en mieux et de fixer la résilience des systèmes socioéconomiques et sanitaires.
Mme Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies a informé qu’à la fin des travaux, 187 pays se seront soumis à l’examen national volontaire depuis la création du processus, il y a sept ans. Selon elle, les plans de résilience et de relance post-crise détaillés dans les rapports des États membres représentent une source d’espoir.
«Si nous sommes à mi-chemin de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), nous n’avons pas encore réalisé la moitié du travail en raison de multiples crises», a souligné Mme Amina J. Mohammed, qui a insisté sur les progrès à réaliser dans les domaines des énergies renouvelables, de l’alimentation durable et de la connectivité.
Les travaux se sont poursuivis sous forme de panels pour examiner la situation générale de la mise en œuvre des ODD 4 (éducation de qualité), 5 (égalité entre les sexes), 14 (vie aquatique) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs).
D’éminents panelistes, experts et acteurs de la société civile et des ONG ont partagé leurs expériences et inquiétudes quant à l’atteinte de ces objectifs. Il en ressort que de façon générale, les pays étaient loin de réaliser les ODD. Aussi, la pandémie de Covid-19, les effets du changement climatique, les conflits, la crise ukrainienne ont négativement impacté les maigres progrès réalisés. également, l’éducation reste un défi et les conditions des femmes et des jeunes filles ne s’améliorent pas en raison des conflits, de même que la biodiversité maritime se dégrade.
Un autre constat est que de nombreux pays ont besoin de l’aide publique au développement pour soutenir leur croissance et leur commerce. Au même moment, les flux d’aide sont en baisse et de nombreux pays donateurs ne respectent pas leurs engagements en matière de financement du développement. Le forum a, en outre, débattu de plusieurs sujets, entre autres, l’impact de la Covid-19 sur les ODD, les mesures de relance pour le progrès du programme 2030, les défis des pays à revenu intermédiaire et ceux en situation particulière, etc…
Lors de cette séance, Liu Zhenmin, sécrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations unies, a présenté le rapport intérimaire du secrétaire général sur l’état d’avancement des ODD d’ici à 2030. Selon le rapport, le monde est entré dans une troisième année de pandémie. Et les progrès accomplis ont été stoppés voire inversés. Si l’on en croit Liu Zhenmin, près de 15 millions de personnes sont décédées en raison de la Covid-19 fin 2021, 75 à 95 millions de personnes supplémentaires sont appelées à vivre dans l’extrême pauvreté en 2022. Aussi, 147 millions d’enfants sont privés d’au moins la moitié de leur enseignement en classe ces deux dernières années.
Liu Zhenmin a également évoqué les systèmes de santé débordés, les femmes frappées de manière disproportionnée par les retombées socioéconomiques et l’augmentation de 6% des émissions de CO2 en 2021. S’y ajoutent le fait que le monde connaît le plus grand nombre de conflits violents depuis 1945, que 2 milliards de personnes sont déplacées et que le déclenchement de la guerre en Ukraine a fait monter en flèche les prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais, tout en perturbant les chaînes d’approvisionnement et le commerce mondial. Conjugués à la situation des réfugiés, le haut fonctionnaire onusien avertit que les impacts de ce conflit peuvent conduire à une crise alimentaire et porter un coup dur à la progression des ODD.
Lors de ce forum, notre pays a présenté pour la 2è fois, après 2018, son rapport national volontaire. L’objectif était de réaffirmer son engagement à poursuivre la mise en œuvre des ODD. En marge des travaux du forum, les ministres Diop et Sanou ont eu des rencontres avec les partenaires et amis du Mali.
Source : L’Essor