Emmanuel Macron a décidé, comme cela lui avait été demandé dans le cadre du rapport Stora sur la Guerre d’Algérie, de faciliter l’accès aux archives classées secret-défense. Après la reconnaissance, il y a quelques jours par la France du fait que le dirigeant nationaliste Ali Boumendjel, avait été torturé et assassiné, le chef de l’État veut ainsi montrer qu’il continue à progresser sur le dossier sensible des relations franco-algériennes.
C’est une autre avancée concrète que réalise Emmanuel Macron dans sa démarche de réconciliation des mémoires. Dans un communiqué, le président de la République annonce qu’il a pris « la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain (mercredi 10 mars) aux déclassifications des documents couverts par le secret de la Défense nationale ».
Désormais, les archivistes ne seront plus obligés de valider feuille à feuille chaque document déclassifié, mais pourront le faire carton par carton. Une simplification mise en œuvre pour la période 1954-1970, celle qui couvre la Guerre d’Algérie.
Il sera donc possible aux historiens d’accéder à tous les documents que l’État a pu produire et conserver. Tous ? Pas tout à fait quand même, puisqu’on précise à l’Élysée qu’un certain nombre d’entre eux qui resteraient ultra-sensibles pour la sécurité nationale feront toujours l’objet d’une protection sans que les critères de sélection ne soient précisés. Les archives sur les essais nucléaires dans le Sahara sont, elles, « incommunicables ».
Un conseiller du président rappelle la volonté d’Emmanuel Macron « de regarder en face les sujets historiques sensibles » quand un autre veut croire que cette décision apporte « la preuve qu’on peut progresser à petits pas tout en allant très vite ».
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