Le CAP a pris fin la semaine passée. A la veille des autres examens de fin d’année (DEF, Bac et BT), le ministère de l’Education nationale a réuni le samedi dernier les partenaires de l’école autour d’un déjeuner de presse. Les autorités scolaires se veulent intransigeantes contre la fraude, la fuite des sujets et les faux sujets
Le phénomène de la fraude, de la fuite des sujets et des faux sujets a dominé les débats lors de cette rencontre inédite, organisée par les responsables de l’Education nationale, en prélude aux examens scolaires. La ministre de l’Education nationale, Mme Dédéou Ousmane, le Secrétaire général Kinane Ag Gadeda, les membres du cabinet, les directeurs des services centraux, les partenaires sociaux de l’école (Associations des promoteurs d’écoles privées, la fédération des parents d’élèves, syndicats d’enseignants), etc., tous ont fait part de leur volonté d’endiguer le phénomène.
Depuis l’année dernière, le ministère de l’Education nationale s’est lancé dans un processus de moralisation des examens. Selon la ministre Dédéou Ousmane, la fraude, la fuite des sujets sont deux défis parmi tant d’autres auxquels s’ajoutent les faux sujets. Selon elle, nous sommes tous concernés et chacun de nous doit jouer son rôle, y compris la presse dont l’accompagnement est sollicité. « Ça ne nous honore pas que les résultats des examens soient toujours entachés d’irrégularités ». Elle a formellement défendu les téléphones portables dans les salles d’examen et menacé tout candidat pris en flagrant délit de fraude de répondre devant la loi en compagnie du surveillant de la salle.
Menace terroriste dans une dizaine d’académies
La ministre a fait cas du souci sécuritaire. Selon elle, des groupes armés ont menacé de fermer des centres d’examen dans une dizaine d’académies. Mais des dispositions sont en train d’être prises, en relation avec le ministre de la Sécurité intérieure et la Protection civile. A entendre la ministre, des centres d’examen dans les zones d’insécurité ont été déplacés vers les villes. Ce qui nécessite 171 millions de F CFA de dépenses supplémentaires, que les services financiers promettent de débloquer.
Pour Kinane Ag Gadeda, Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, les faux sujets constituent des soucis majeurs pour eux. Il a pointé du doigt l’utilisation abusive des téléphones portables et des réseaux sociaux par les enfants. A ses dires, la situation interpelle tous les acteurs de l’école (autorités scolaires, enseignants, parents d’élèves et élèves).
« Nous avons pu contrer 90 % du phénomène de la fraude l’année dernière grâce au système mis en place. Cette année, nous voulons faire plus, quels que soient les moyens », affirme Mme la ministre. L’année dernière, des centres d’examen ont été codés pour connaître l’origine des fraudes. C’est ainsi que deux présidents de centres ont été appréhendés et mis à la disposition de la justice (1 à Kayes et 1 autre à Koulikoro).
Qu’il s’agisse de fraude, de fuite de sujets ou de faux sujets, tous ont des conséquences sur notre pays avec des ressources humaines mal formées ou même improductives et de l’argent gaspillé dans la formation. Le directeur national des examens et concours de l’éducation, Mahamadou Kéita a évoqué les 68 postes restés vacants au dernier concours de recrutement à la fonction publique pour le corps des ingénieurs.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune