Front scolaire : Quand l’UNTM piège Choguel Kokalla Maïga

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L’Untm soutient que le gouvernement refuse d’appliquer les accords auxquels ils sont convenus
L’Untm soutient que le gouvernement refuse d’appliquer les accords auxquels ils sont convenus

Nous avons dit au ministre qu’on nous avait sollicité hier pour faire partir un gouvernement qu’il sache qu’aujourd’hui aussi qu’on peut nous solliciter pour le faire partir“. Ces propos du secrétaire aux revendications de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) au sortir de leur rencontre avec Dr Choguel Kokalla Maïga, nouvellement nommé à la primature, ne semblent pas passés dans l’oreille d’un sourd. C’est pourquoi sans autre forme de procès, le nouveau locataire de la primature n’a eu d’autres solutions pour éviter la colère de l’UNTM que de mettre entre parenthèse le droit chèrement acquis des enseignants à travers l’article 39 de la Loi N°007 du 16 -1- 2016 du statut général des fonctionnaires.

En accédant à la demande de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui portait sur l’harmonisation des grilles salariales nous n’avons fait que tenir un engagement déjà pris par le gouvernement et réparer une injustice qui existait entre les travailleurs, par la même veine nous avons pu qu’à même  éviter la grève de l’UNTM du moins pour longtemps“, dixit le Premier ministre Choguel K. Maïga mais qu’en est-il de celle des enseignants ?

En procédant à une harmonisation des grilles en le ramenant au niveau de celle des  enseignants, le Premier ministre Maïga et même l’UNTM, tous,  savent pertinemment que le gouvernement agirait  ainsi en violation d’une loi de la République, la Loi 007 qui stipule en son article 39 que ” Toute majoration au niveau du statut général des fonctionnaires est automatiquement applicable de plein droit au statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement secondaire général, de l’enseignement fondamental, de l’enseignement préscolaire et spécial’’.

Pour qui se rappelle de l’histoire de cet article 39 et le combat héroïque que les enseignants ont mené au prix d’humiliation et même de leur vie pour arracher son application avec le régime défunt, nous avons droit de nous demander si  nous avions réellement besoin d’une nouvelle crise par rapport à cet article si n’est que la volonté déguisée de créer un conflit entre les enseignants et le gouvernement, un conflit qui n’arrangerait guère ce dernier ?

Comment le Premier ministre a pu penser qu’en s’attaquant à l’article 39 des enseignants pour faire plaisir à l’UNTM au nom d’une soi- disant juste sociale qu’il pourrait obtenir cette paix sociale qu’il recherche ? Tout porte à croire que Dr Choguel s’est laissé trimballer par la centrale syndicale pour poser un acte qui porterait certainement un coup dur à la réussite de sa mission.

Après plus de trois de perturbation voire plus, il avait  fallu planifier avec les syndicats et le gouvernement, après que les autorités ont finalement décidé d’appliquer la loi après de multiples tergiversations, pour pouvoir sauver ce qui pouvait l’être afin d’éviter à notre pays une année blanche. C’est pourquoi de commun accord, un nouvel calendrier avait été adopté avec des dates que nous pourrions dire butoirs pour les différents examens.

Si les enseignants ont joué leur participation en faisant le plein d’efforts pour que l’essentiel des programmes soit exécuté et les candidats soient prêts pour les différentes épreuves et au moment où l’espoir naissait et que tout le monde commençait à se réjouir d’une fin heureuse de l’année, voilà qu’à la veille de ces mêmes examens que la même situation récidive, cela à cause de la pression d’un autre syndicat. En voulant fuir la foudre, le gouvernement vient de s’adonner à la tempête. Une tempête qui, si rien n’est fait, risquerait d’emporter le peu qui nous reste de cette année scolaire.

La question que nous nous posons est de savoir comment Dr Choguel Kokalla Maïga, avec toutes les expériences qui lui sont les siennes, a pu se laisser avoir ici par la l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM)? Comment a-t-il pu céder au chantage de celle-ci pour s’offrir une nouvelle crise scolaire dont nous n’avions nullement pas besoin maintenant ?

En tout état de cause, en soulevant une autre crise scolaire au tour de cet article, surtout en cette veille des examens, il est évident que c’est le sort de l’année scolaire qui va en pâtir et c’est Dr Choguel et le président de la transition, colonel Assimi Goïta qui porteront l’entière responsabilité. Une loi est une loi et elle doit être appliquée n’en déplaise.

Daouda DOUMBIA

 Source : Inter de Bamako

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