Les autorités de la transition ont-ils grillé des arachides pourris en nommant des syndicalistes aux CNT ? C’est la question que se posent nombre d’observateurs, après le retrait de la synergie des syndicats de l’éducation de l’atelier national de validation des termes de références devant aboutir à la tenue d’une conférence sociale sur les conditions de vie et de travail dans les secteurs public et privé. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse animée par le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, le 27 mars 2021, à la Bourse du Travail.
En effet, selon la déclaration de la synergie lue par son porte-parole, Ousmane Almoudou, ce refus se justifie par la non implication des syndicats de l’éducation dans l’élaboration desdits termes de référence. De leur analyse, l’objectif principal de ces termes est l’harmonisation des grilles, une exigence d’un syndicat de la place qui, « a remué terre et ciel pour empêcher l’application de l’article 39. », ont-ils indiqué.
Rappelant par ailleurs les dispositions de l’article 39 selon lesquelles « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale », les syndicats d’enseignants accusent le gouvernement d’être passé par des astuces et malices pour se soustraire à ses responsabilités.
Autre motif soulevé est le contenu de la loi de finances récemment voté par le CNT. En effet, selon la synergie des syndicats d’enseignants, le gouvernement y a confirmé son jeu malicieux et trompeur. Apparemment informés par leurs militants qui siègent au CNT, selon les syndicalistes de l’éducation « aucune ligne n’est prévue dans ce budget pour une éventuelle augmentation en cas d’application du procès-verbal que l’Etat et le CNPM. »
Par conséquent, les syndicalistes, après avoir signifié aux autorités de la Transition leur disponibilité à faire les mêmes sacrifices qu’en 2019-2020 sous le régime défunt, ont appelé leurs militants à la mobilisation pour défendre ce qu’ils appellent un droit chèrement acquis et pour lequel certains de leurs camarades et collègues ont laissés la vie.
Autant dire que les enseignants pourraient aller gonfler les rangs du M5 RFP, qui tente ces derniers temps de récupérer l’ensemble des frustrations de la République pour régler ces comptes avec les autorités de la transition qu’il taxe d’usurpatrice de lutte.
Amidou Keita
Source : Le Témoin