Dans le cadre de l’information et de la sensibilisation, les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 ont organisé, le 7 juillet 2021, à la Maison de l’enseignant, une réunion d’information à l’endroit des faitières de la presse sur la situation qui prévaut aujourd’hui dans le secteur de l’éducation. Ont entretenu les faitières pour la circonstance, le porte-parole de la synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, Ousmane Almoudou, secrétaire général du SYNEFCT, Yacouba Diallo du SYLDEF, Aldiouma Dama du SYPESCO, Drissa Traoré du SYNEREC, Boubacar Kanouté du FENAREC, Amadou Dolo de la COSES, Ali Sangaré du SYNEB.
Nous avons souhaité la rencontre de cet après midi avec les faitières de la presse, dit Ousmane Almoudou, porte-parole, parce que depuis le mois de février, nous sommes dans ce processus de rencontre avec l’ensemble des acteurs de la société civile malienne. «Nous avons rencontré les organisations, nous avons rencontré les associations de la société civile, nous avons rencontré les regroupements des partis politiques. On s’est dit aujourd’hui, dans le cadre de ce processus, de rencontrer les faitières de la presse», a déclaré le porte-parole Almoudou Ousmane. L’objectif, dit-il, c’est de partager l’information sur l’éducation aujourd’hui. Surtout les risques que court l’année scolaire par rapport à la décision que le gouvernement a prise lors du conseil des ministres. Cette décision, explique le porte-parole Ousmane Almoudou, le gouvernement, lors du conseil des ministres, a adopté un projet de loi portant unification des grilles salariales. Cette loi adoptée ou qui sera adoptée, indique le porte-parole, va remettre en cause les acquis des syndicats de l’éducation. Parce que telle que conçue, souligne Ousmane Almoudou, c’est comme si les autres vont bénéficier d’une augmentation, et les enseignants vont rester à leur place dans le statut. En ce moment, poursuit le porte-parole de la synergie des syndicats signataires du 15 Octobre 2016 « toute majoration des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spécialisé ». Et si cela n’est pas appliqué, insiste Ousmane Almoudou, cela veut dire qu’on viole la loi. Et nous avons dit au premier ministre que nous ne sommes pas d’accord par rapport à cette violation quand il nous a rencontrés pour nous faire le compte rendu de la décision prise en conseil des ministres.
Et, souligne le porte-parole, nous ne comptons pas s’arrêter à ce niveau. Dès l’annonce de cette mesure par le premier ministre Choguel Kokalla Maïga, dit Almoudou Ousmane, nous avons pris une première décision pour demander à nos camarades de retenir les notes. Cela a commencé depuis le 1er juillet dernier. « Nous avons ensuite programmé un certain nombre d’actions qui vont consister à boycotter les examens qui vont commencer la semaine prochaine. Et nous sommes en train de voir la dynamique pour aller à un blocage général pour l’ensemble des examens qui vont se dérouler courant fin juillet début et fin août 2021 », averti avec un air sérieux, Ousmane Almoudou.
On avait souhaité que cette année, dit Almoudou Ousmane, soit une année normale, qu’on puisse aller à des examens crédibles pour montrer aux Maliens que le Malikura qu’on demande, on peut le faire aussi dans le système éducatif: faire des examens sans fraude, sans fuite. C’est pour cette raison, dit-il, que nous avons accepté de participer à l’atelier organisé par le Ministère de l’éducation nationale. Et nous avons fait des propositions pour qu’on puisse sortir de cette situation. Mais si le gouvernement décide autrement, regrette fortement le porte-parole Ousmane Almoudou, on n’a pas le choix que d’agir. «Les gens doivent comprendre que l’harmonisation des grilles ne veut pas dire harmonisation des salaires. Je vous dis aujourd’hui, moi, professeur d’enseignement secondaire, détenteur d’un Master II. Mais il y a certains maîtrisards dans l’administration qui perçoivent des primes par semaine qui peuvent me payer. Donc en faisant ça, déplore Ousmane Almoudou, le gouvernement ne corrige pas une injustice. D’ailleurs, le gouvernement encourage, crée encore d ‘autres injustices. Et les gens doivent comprendre que les syndicats se sont battus pour avoir des acquis. C’est surtout, pour permettre à nos systèmes de pouvoir avancer sans trop de perturbations. C’est ça aussi l’un des objectifs qui avaient été assignés à l’article 39 : permettre chaque fois qu’il y a une amélioration de conditions de vie des travailleurs, que cette amélioration puisse être répercutée sur les enseignants du Mali pour les empêcher eux aussi de sortir pour en demander. A chaque fois que nous sortons, ce sont des heures de cours perdus. Et en tant que pédagogue, on sait ce que cela a comme conséquences sur l’enfant », déclare Ousmane Almoudou.
Hadama B. Fofana
Source : Lerepublicainmali