Les choses s’annoncent plus compliquées pour le ministre de la Fonction publique Oumar Hamadoun Dicko. Entré dans le gouvernement en faveur de la signature de l’Accord politique de gouvernance, Dicko peine à trouver sa voie face à une avalanche de revendications de la part des principaux syndicats auxquels il a promis, au nom de gouvernement, des choses qui mettent du temps à se concrétiser.
La situation est si critique que son patron, le président IBK, a été obligé de voler à son secours lors de l’ouverture du Dialogue politique inclusif. En effet, le chef de l’Etat a demandé une trêve aux organisations syndicales en expliquant que les efforts consentis pour la guerre constituent des freins à la réalisation des promesses faites aux syndicats qui réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Ce qui est déplorable, c’est le temps précieux que le gouvernement a perdu à garder le silence sur les difficultés de trésorerie qu’il met en avant. Oumar Hamadoun Dicko aurait mieux fait d’anticiper le problème qu’il essaie de résoudre à présent par le dialogue. Il a eu tout le temps d’entrer en discussion avec les syndicats enseignants avant la reprise des classes afin de trouver une solution adéquate.
Malheureusement, les syndicats d’enseignants qui ont mis fin à une grève illimitée en 2019 pour sauver l’année scolaire grâce à un accord sont très mécontents aujourd’hui. Parce que rien n’a été fait pour appliquer les clauses de l’accord qui a sauvé l’année, les enseignants viennent de commencer une grève qui risque de s’étendre à tous les secteurs de l’enseignement dont les nombreuses écoles privées du pays.
Autre gros souci du ministre Oumar Hamadoun Dicko : la colère des médecins de la fonction publique travaillant dans les hôpitaux. Le caractère transversal de cette question implique directement le ministre de la Santé Michel Sidibé, mais celui de la fonction publique est aussi ciblé par cette menace qui risque de secouer le gouvernement habitué à promettre monts et merveilles aux fonctionnaires sans travailler à les concrétiser.
On s’attend à des moments difficiles sur le front syndical à cause des signaux que donne le gouvernement. Alors que IBK et son gouvernement demandent aux syndicats de faire des sacrifices, le gouvernement reste coûteux en étant pléthorique. Les travailleurs ne voient pas en quoi le gouvernement fait des efforts pour réduire les charges de l’Etat à travers des économies sur les dépenses du gouvernement.
Dougoufana Kéita
Source : La Sirène