Gestion de crise : Les partis politiques au chevet du Mali

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Les partis politiques font du mieux qu’ils peuvent pour contribuer à l’apaisement de la crise politique. C’est dans ce contexte que le Cadre d’échange de partis politiques et des regroupements de partis politiques pour une Transition réussie au Mali a fait une déclaration le 30 juin. Selon la déclaration, le Mali vit une des périodes les plus difficiles de son histoire, caractérisée par une crise sécuritaire, sociale, politique et diplomatique depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020.

Les partis de la coalition indiquent que l’isolement et les tensions diplomatiques du Mali avec une partie de la communauté internationale et certains Etats voisins, notamment de la Cedeao et de l’Uemoa, ayant conduit à des sanctions économiques et financières ainsi qu’à la fermeture des frontières continuent de plomber le pouvoir d’achat des Maliens.

Le tissu économique, financier, industriel se déchire tous les jours  en raison des sanctions imposées par la Cedeao et Uemoa  dont les seuls responsables sont les autorités de la transition en raison du non-respect des engagements pris. « Tous les secteurs sont fortement impactés négativement. Le gouvernement peine à rassurer l’opinion nationale de sa capacité à contenir les souffrances des populations », souligne la déclaration.

Vie chère

Dans le domaine alimentaire le constat est alarment, la famine guette le centre et le nord du pays. Dans les centres urbains les prix des produits de grandes nécessités ont pris de l’ascenseur : un œuf qui coûtait il y a peu de temps 75 francs se monnaie dans les boutiques entre 125 et 150 FCFA, 50 kg de sucre blanc coûte 28000 frs. Le mil coûte entre 45000 et 60000 frs le sac de 100 kg, le maïs aliment de base de la volaille est à 33000 frs le 100 kg.

La tonne du tourteau pour le gros bétail est entre 350 000 et 400000 frs le son de riz est 160 000 et 180 000 frs la tonne, celui des petits ruminants est cédé entre 2400000 et 250000 frs la tonne. Le litre d’huile est à 1500 frs le litre. Le gel des opérations des financements de certains partenaires financiers (BM BAD AFD…) ont un impact négatif sur plusieurs projets de développement et les opérateurs (bureaux d’études, entrepreneurs et les fournisseurs des consommables…)  qui travaillent pour le compte de ses partenaires.

Selon le cadre, les discussions entre les autorités de transition et le médiateur de la communauté économique des états d’Afrique de l’ouest Cedeao en vue de la levée des sanctions sont au point mort. Un ping-pong diplomatique sur le délai de la transition de 36 à 24 mois pour les autorités maliennes et de 12 à 16 mois pour la Cedeao s’est établi.

La déclaration rappelle aux autorités de la Transition d’inscrire fondamentalement leurs actions à un retour rapide du Mali dans le concert des nations africaines et mondiales et remercions le président Faure Gnassingbé Eyadema d’avoir accepté le rôle de facilitateur pour une sortie de crise au Mali. Elle exhorte les autorités de Transition et les chefs d’Etat de la Cedeao à mettre à profit le sommet du 4 juin à Accra au Ghana, pour trouver un compromis pour la levée des sanctions afin de soulager les souffrances de nos populations respectives.

L’Adema sort du silence

Longtemps critiqué pour sa responsabilité dans la faillite de l’Etat malien, le parti Adema tente de se racheter. Dans un contexte marqué par l’accroissement du fossé entre la population et les partis, l’ancien parti au pouvoir est comptable des errements de gouvernance qui ont conduit à l’effondrement de la jeune démocratie acquise au prix d’une révolte populaire en 1991. Pour se donner bonne conscience, le parti vient de se prononcer contre les sanctions qui pèsent sur le Mali.

En effet, le comité exécutif de l’Adema-Pasj, lors de sa réunion ordinaire du 28 mai 2022 à son siège à Bamako, a analysé la situation socio-économique et politique du pays, notamment les conséquences des sanctions économiques, financières et diplomatiques de la Cedeao et de l’Uemoa contre le Mali. A la faveur de la tenue d’un sommet de la Cedeao, le 04 juin 2022 à Accra, en République du Ghana.

L’Adema-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj), conformément au contenu de sa déclaration du 11 janvier 2022 et soucieux de la préservation des intérêts supérieurs du peuple malien et des autres populations des pays voisins, attire l’attention des autorités de la transition malienne, des chefs d’Etat de la Cedeao, de l’Uemoa et de l’Union Africaine sur les effets négatifs des sanctions imposées au Mali, depuis le 09 janvier 2022.

Selon l’Adema, les effets négatifs des sanctions se traduisent par le renchérissement du prix des produits de première nécessité, les difficultés d’approvisionnement et d’accès aux intrants agricoles, en cette période de campagne agricole, ainsi que les difficultés rencontrées dans les transactions financières par les opérateurs économiques maliens. A cet effet, l’Adema- Pasj exhorte toutes les parties prenantes à saisir cette ultime occasion pour créer les conditions d’un compromis responsable, en vue de la levée sans délai, desdites sanctions.

Les responsables de l’ancien parti au pouvoir restent persuadés que la levée des sanctions permettrait d’atténuer les souffrances des populations maliennes qui sont les premières à subir les effets négatifs des sanctions. Le soutien de l’Adema à la transition n’empêche pas des hauts cadres du parti de manœuvrer avec des regroupements qui sont opposés à la transition.

Oumar KONATE

Source : La Preuve

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