Même si le colonel Assimi Goïta a cédé le pouvoir aux civils après le renversement de IBK suite aux pressions sous régionales, régionales et internationales, il a pu résister, cette fois-ci, grâce au soutien populaire du peuple malienne et de la garantie obtenue par la Cour constitutionnelle.
En 2020, un groupe de jeunes colonels dirigé par Assimi Goïta du Bataillon autonome des forces spéciale du Mali, a renversé le régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de protestations du M5-RFP. Suite à la pression internationale, surtout de la CEDEAO, ces officiers supérieurs étaient obligés de rendre le pouvoir aux civils mêmes s’ils en étaient restés des véritables détenteurs.
Ainsi, ils ont désigné le colonel major à la retraite, Bah N’daw, comme Président et Moctar Ouane, un diplomate, comme premier ministre de la Transition.
9 mois avec ces deux civils en tête du pays, les lignes n’ont pas bougé. Le M5-RFP, mouvement à la base de la chute d’IBK, s’est senti trahi par les militaires qu’il considérait comme ses partenaires. Quelques mois après, les relations entre Assimi et Bah N’daw se sont fragilisées. Les lignes ne passaient plus même s’ils faisaient croire que tout était rose. Mais il a fallu attendre le dernier remaniement ministériel pour voir l’ex-président de la transition et son PM détenus à Kati par les militaires, en date du lundi 24 mai 2021, puis démissionnés le mercredi 25 mai.
La prise du pouvoir par les militaires différemment interprétée, mais la victoire finalement acquise par le clan Assimi Goita !
L’arrestation de Bah N’Daw et son PM a fait l’objet de différentes interprétations à travers le monde. De son côté, le président français Emmanuel Macron parlait d’un « coup d’Etat ». Pour certains, il s’agissait simplement d’un « coup d’Etat dans un coup d’Etat ».Et pour d’autres, l’évènement du 24 mai (arrestation de Bah N’Daw et son PM) est un « coup de force ».En tout état de cause, l’acte militaire a été condamné non seulement par pas mal de partis politiques au Mali, mais aussi par des Chefs d’Etat africains et la communauté internationale. Des communiqués ont été faits, et tout porte à croire que la récupération du pouvoir par les militaires est mal perçue par les partenaires du pays. Mais à l’intérieur du pays, des citoyens lambda se sont levés pour hausser leur ton. Juste après l’évènement, des manifestations de soutien à l’armée ont été multipliées, dès la prise du pouvoir par le camp Assimi Goita. Qui ne se souvient pas de la manifestation de soutien à l’armée malienne d’Issa Kaou Djim et ses soutiens. Laquelle manifestation a eu lieu, le jeudi 3 juin 2021, au monument de l’indépendance de Bamako. Au lendemain vendredi 4 juin, les partisans du M5-RFP s’étaient aussi réunis au monument. C’était pour à la fois célébrer le 1er anniversaire de leur mouvement, mais aussi témoigner leur soutien au clan Assimi Goita qui détient le contrôle du pouvoir en ce moment. Sans compter des petites sorties, une autre manifestation s’est, bien avant les deux grandes manifestations, tenue sur la place de l’indépendance de Bamako pour soutenir les militaires. Même si la gestion du reste de la phase transitoire par les militaires est mal vue et comprise par pas mal de partenaires du Mali, tels que la France, l’Union africaine et autres, il demeure clair que beaucoup de Maliens se réjouissent de la détention du pouvoir par le colonel Assimi Goita et ses compagnons. Toute chose qui fait dire que malgré des tractations, des pressions extérieures, des condamnations suivies des sanctions : suspension des opérations militaires conjointes par la France avec l’armée malienne ; suspension du Mali par l’OIT, celle du Mali de toutes les activités de l’UA…, la victoire est acquise par le clan militaire. Elle est acquise, parce qu’en plus d’acquiescement du peuple, la cour constitutionnelle du Mali reconnait Assimi Goita comme président de la transition, et la cour suprême du Mali a même laissé le colonel prêté son serment devant elle, le lundi 7 juin.
Mamadou Diarra
Source : Journal le Pays– Mali