Gestion des affaires publiques sous IBK : Les secteurs sociaux sacrifiés ?

0
71
Ibk et Boubou Cissé
Ibk et Boubou Cissé

En plus du secteur de la sécurité qui donne du tournis à tous les Maliens, le secteur de l’éducation, de la justice et la santé sont, sous le magistère d’IBK, des échecs patents de la gouvernance

Si IBK est arrivé à la tête du Mali quand le pays sombrait dans une crise sécuritaire sans précédent, les secteurs comme l’éducation, la justice et la santé eux, sont tombés dans une quasi-déchéance sous sa gouvernance.

Durant son actuel ultime mandat au palais présidentiel de Koulouba, le président IBK aurait tant aimé se décharger sur son Premier ministre pour la gestion des dossiers chauds du pays. Dr Boubou Cissé ne semble plus remplir cette condition surtout par rapport à l’aggravation de la crise scolaire.

Ayant été le président malien qui a le plus  enregistré des grèves dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et la justice, IBK a déçu plus d’un Malien par la négligence que sa gouvernance à réservée à ces domaines sociaux.

Son sixième chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, bien prometteur en termes de présomption d’efficacité et de compétence à la primature, pour bien gérer les secteurs sociaux de base, semble échouer.

Ainsi, sur la situation de l’école, Boubou Cissé est dans le déni face à des syndicats d’enseignants plus que décidés à voir leurs doléances satisfaites.

C’est pourquoi IBK est aujourd’hui obligé de prendre personnellement en mains le dossier de la crise scolaire. Dr Boubou Cissé n’a visiblement pas de solution pour faire reprendre les cours par des enseignants plus que décidés à voir améliorer leurs conditions de travail et de vie. Et Boubou Cissé avait commis la monumentale faute de vouloir narguer ces enseignants remontés et accrochés au fameux article 39 de leur statut particulier. Pourquoi en pleine grève de ces syndicats, le PM a cru devoir menacer leurs intérêts en annonçant vouloir recruter des volontaires ou enseignants stagiaires ? C’est à partir de là que le mouvement de grève s’est radicalisé. Les grévistes n’ont-ils pas se moqué et défié le Premier ministre en marchant avec un singe (boubou en bambara étant le nom de ce primate) comme le symbole du locataire de la primature ?

La radicalisation de cette grève a conduit les syndicats d’enseignants à perdre toute confiance au gouvernement et à bouder la primature à qui ils prêtent des intentions malsaines comme celle d’avoir une année blanche. Bref, Dr Boubou Cissé est devenu quasiment une personnalité à abattre pour les grévistes, convaincus que leurs revendication n’est pas hors de portée du gouvernement. Le pire dans tout ça c’est que le chef du gouvernement cumule les fonctions de ministre de l’Economie et des finances et suscite beaucoup de jalousie pour cette boulimie ministérielle. Comment un pays en crise, assailli par des problèmes de trésorerie peut-il se payer le luxe de concentrer dans les mains d’une seule personnalité les fonctions de Premier ministre et de ministre de l’Economie et des finances ? Boubou Cissé est–il un superman descendu des cuisses d’un Jupiter malien ? Et pourquoi la tension de trésorerie se poursuit-elle dans le pays avec les caisses du Trésor vides, des mandats émis sans possibilité de payement, alors que des dépenses de prestiges subsistent ? Ce sont là des questionnements qui poussent bien d’observateurs et acteurs à ne pas voler au secours du Premier ministre, boudé par plusieurs syndicats. Au contraire, ils sont aidés en toute discrétion par des acteurs politiques dont certains hauts cadres du RPM, qui ne verraient pas d’un mauvais œil que Boubou Cissé tombé. Surtout qu’il semble incapable de dénouer la crise scolaire actuelle.

Le week-end dernier déjà, en plus de l’Assemblée Nationale, l’imam Mahmoud Dicko (pourtant réputé très proche du Premier ministre) et plusieurs organisations de la société civile ont tancé le gouvernement, en particulier, son chef à trouver une solution urgente pour mettre fin à cette grève des enseignants. Comment comprendre que le pays soit sans école fonctionnelle depuis bientôt trois mois, lorsqu’IBK dit avoir consacré ce second mandat à la jeunesse ? Et des voix s’élèvent pour appeler IBK à prendre les choses en mains. Un ultimatum a été même fixé, le vendredi prochain, pour « des actions vigoureuses »contre le statu quo. Le bail du Premier ministre va-t-il résister à une prise en main du dossier scolaire par IBK, qui a sursis à un réaménagement gouvernemental pour attendre ces législatives du mars-avril prochain ? IBK ne va-t-il pas s’inspirer de l’épisode de la défenestration du prédécesseur de Boubou, Soumeylou Boubèye Maïga (contestation populaire et menace d’une motion de censure conduite par le parti présidentiel) pour  penser à un septième chef du gouvernement ? Aucune hypothèse n’est à écarter, surtout que d’autres reproches, (affaire des véhicules militaires blindés non blindés et d’autres malversations présumées) fusent contre Boubou Cissé.

La situation n’est pas meilleure dans des domaines comme la santé ou, la justice où les travailleurs ont une litanie de revendications non satisfaites.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb.net

Laisser votre commentaire