Gestion sécuritaire et sanitaire des frontières : G5 Sahel : Une coquille vide plus instable et sensible

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Un soldat de la force conjointe à Sévaré (Mali), (image d'archives)
Un soldat de la force conjointe à Sévaré (Mali), (image d'archives)

Une étude de l’Organisation des Nations Unies en charge des migrations (Oim) et de la Jica a dévoilé l’impact de la pandémie Covid-19 sur la gestion des frontières dans les pays du G5 Sahel.
Cette étude démontre que la région du Sahel est la plus sensible et instable d’Afrique car faisant face à des menaces sécuritaires.
D’ailleurs, il est indiqué que les États du Sahel font face à différents défis tels que le contrôle efficace des frontières, assurer la sécurité humaine, etc.


Après l’annonce du Mali de son retrait de la Force conjointe G5 Sahel, le dimanche 15 mai 2022, le président nigérien, Mohamed Bazoum, vient d’enfoncer le clou. Dans un entretien accordé au quotidien français La Croix, il a littéralement déclaré que « Le G5 Sahel est mort ». Comme il fallait s’y attendre, le G5 Sahel, qui était dans une longue léthargie depuis la mort du président tchadien, Idriss Déby Itno, en avril 2021, semble vivre ses derniers jours.

Le G5 Sahel a eu toutes les peines du monde à prendre véritablement racines pour atteindre ses objectifs. Les promesses annoncées à grande pompe par les partenaires pour équiper la force conjointe, ont juste eu l’excuse de rassurer.

Les incompréhensions avec le pouvoir malien sont venues ajouter leur lot de complications. Ce qui arrive au G5 Sahel était prévisible d’autant plus que les pays membres ont passé le temps, à attendre l’appui de l’extérieur pour rendre opérationnelle la force conjointe. Depuis sa création, à part quelques actions spora-diques et des rencontres de haut niveau qui se tenaient de part et d’autre dans les capitales des membres, le G5 Sahel a brillé par son inefficacité. C’est tout de même bien triste que nos Etats n’aient pas pu conjuguer leurs efforts, si minimes soient-ils, pour affronter l’hydre terroriste dont la capacité de nuisance demeure intacte. L’organisation a été mise en place avec l’idée que des pays amis, conscients de l’ampleur de la menace, viendraient avec toutes les ressources nécessaires pour l’alimenter. Ce manque de réalisme a été le talon d’Achille du G5 Sahel depuis le début. Rien d’étonnant qu’après huit années de balbutiements, il ne connaisse ce destin pathétique. La mort du G 5 Sahel est la preuve patente que nos Etats n’ont pas encore appris à être solidaires, du moins ils savent l’être dans les intentions. Huit ans après, le terrorisme continue de désarticuler nos Etats, tandis que le G 5 Sahel agonise.

L’échec du G5 Sahel est aussi la parfaite illustration que la solidarité sous régionale et même africaine a encore failli face à un défi majeur. Encore englués dans des considérations de leaderships, nos Etats peinent à faire véritablement front commun face à un malheur qui les fragilise et les déstabilise. La mort annoncée du G5 Sahel a quelque part le goût amer, d’un sentiment de culpabilité devant le malheur qui nous étreint. Elle montre combien l’ennemi connaît bien nos faiblesses pour mieux nous assiéger. Triste sort pour notre Sahel, jadis, un relatif îlot de stabilité.

La lutte contre la pandémie à Covid-19, le terrorisme, la criminalité faunique, les atteintes graves sur l’environnement et aux écosystèmes justifient un changement de paradigme dans la gestion sécuritaire de nos espaces, notamment celle de nos frontières.

M.Yattara

Source : L’Alternance

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