Gouvernance IBK : 2020 de tous les espoirs ?

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Après d’énormes difficultés au plan sécuritaire, économique, financier et politique, la gouvernance IBK devrait, analysent les observateurs, amorcer une nouvelle phase plus clémente ou, du moins, moins traumatisante en 2020. Des indices d’un léger mieux sont perceptibles.

La situation sociopolitique du Mali a été très peu enviable en cette année 2019 finissante. Presque tous les signaux étaient quasiment au rouge au point que les plus sceptiques n’hésitaient pas à voir l’apocalypse aux portes du pays.

En effet, les attaques terroristes et autres affrontements inter-communautaires ont fait près de  900 morts durant l’année qui s’achève. Et les grèves et autres manifestations de rues ont suffisamment meublé le quotidien des Maliens. Sans compter les appels à l’insurrection, au soulèvement contre le régime IBK. Le tout dans un contexte de mal-vivre avec une crise de trésorerie frôlant la cessation de paiement de l’Etat, des licenciements économiques, la flambée des prix des denrées de première nécessité, etc. Tout cela s’est déroulé dans un contexte sociopolitique de rupture, les acteurs politiques totalement divisés et se regardant en véritables chiens de faïence, une Assemblée Nationale illégitime,… Sans oublier que l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger était quasiment à l’arrêt ajouté à des appels à sa relecture.Aucune perspective de sortir de la crise n’était donc envisageable, tant le tissu social du pays était déchiré en plusieurs morceaux ! Il a fallu que le président de la République se résolve à tenir le dialogue national inclusif tant réclamé par une majorité écrasante des Maliens.

Ces assises, qui se sont déroulées du 14 au 22 décembre 2019, ont permis aux participants de mettre l’accent sur quatre résolutions cruciales,qui sont: l’organisation des élections législatives sur la base des circonscriptions électorales actuelles, dans les meilleurs délai afin que la nouvelle législature commence au plus tard le 2 mai 2020 ; l’organisation d’un référendum en vue de réviser la Constitution du 25 février 1992 ; le renforcement du secteur de la sécurité et le retour de l’administration, enfin la relecture de certaines dispositions de Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et cela, selon les mécanismes prévus à l’article 65 dudit Accord.

Parlant du mécanisme de suivi et d’évaluation, l’un des experts de ces assises, Nouhoum Sankaré, avait soutenu qu’il s’agit de mettre en place une structure légère, souple et indépendante qui sera placée sous l’autorité du président de la République. Et le chef de l’Etat s’était solennellement engagé à concrétiser les désirs exprimés par les participants à ce dialogue.« Je m’engage à mettre en œuvre ces résolutions », avait-il déclaré.

La question qui se pose à présent est de savoir si IBK va effectivement tenir compte de cette soif de changement du peuple exprimé lors de ces assises. Le chef de l’Etat laissera-t-il les coudées franches au comité de suivi des conclusions du dialogue ?L’Etat aura-t-il les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures de réformes ?

Tout semble indiquer la volonté politique du chef de l’Etat, qui glosait sur la naissance du Mali nouveau à la clôture de ce forum, malgré l’absence de plusieurs leaders de l’opposition. Il ne reste qu’à attendre les premières décisions fortes attendues comme la nomination par décret présidentiel des membres du comité de suivi, composé du Triumvirat et de certaines personnes ressources. Le cap devrait ensuite être mis sur un réaménagement gouvernemental avec une équipe resserrée pour conduire résolument les réformes et les nouveaux chantiers institutionnels comme les élections législatives et le référendum.

Toutes ces décisions devront se prendre dans un environnement plus clément, avec une trêve sociale et une remobilisation des partenaires du pays pour de vigoureux appuis budgétaires. Tant du côté de l’Europe que des partenaires du Golfe, l’on annonce des enveloppes d’appuis aux finances publiques pour desserrer l’étau de la tension de trésorerie, qui a marqué cette année 2019. Tout ce décor devrait rétablir la confiance entre les fils du pays et l’aider à mieux respirer, mais aussi à affronter avec plus de détermination la donne sécuritaire. Ce qui augure donc d’une année 2020 plus prometteuse pour un peuple suffisamment meurtri par une crise qui n’a que trop duré !

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb

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