Malgré le plaidoyer du président de la République en faveur d’une trêve sociale, des couches socio-professionnelles expriment bruyamment leur mécontentement.
Presque chaque semaine, depuis plusieurs mois, différents corps socio-professionnels expriment leurs insatisfactions et certains menacent d’aller en grève pour des préoccupations financières. C’est ce que les enseignants des écoles fondamentales et du secondaire viennent de démontrer avec une grève de 14 jours sur l’ensemble du pays. Malgré les efforts du Premier ministre, les syndicats d’enseignants boudent. Ce qui semble traduire un climat de mécontentement au sein des travailleurs et de plusieurs Maliens. C’est au point que les grèves actuelles semblent avoir même des motivations politiques en arrière-plan….
C’est une lapalissade de dire que le Mali a énormément besoin d’apports financiers de pays amis et partenaires pour apporter le mieux-être attendu avec impatience en cette année 2020, après la difficile année 2019.
« L’effort de guerre », « l’effort de guerre pour plus de 24 % du budget national» ! A force de ressasser cette expression pour expliquer les difficultés de la gouvernance, la tension de trésorerie amèrement vécue par les populations, le pouvoir court le risque de verser dans une sorte de théâtralisation ou de plaisanterie de mauvais goût. Car, un Etat sérieux assure vaille que vaille ses charges même en cas de « circonstances exceptionnelles ».
Ce constat s’impose dans la mesure où l’Etat est fortement attendu sur le plan des services sociaux de base, de réouvertures d’écoles, de réinsertion socio-professionnelle, de création d’emplois, etc. Et IBK, se faisant réélire en 2018, avait quasiment assuré la jeunesse que son dernier mandat sera le leur. Avec la gorge déployée, le chef de l’Etat candidat assurait que « Notre grand Mali avance et avancera ».
En cette année 2020, IBK est en passe de terminer la deuxième année de son ultime quinquennat. C’est-à-dire qu’à la fin de cette année, il ne lui restera qu’à peine trois petites années pour finir sa mission à la tête du pays.
En plus de ses amis et cadres proches, le peuple malien va commencer le compte à rebours pour la satisfaction de ses aspirations. « Si IBK a promis d’assurer le bien-être des Maliens et que son premier mandat ne lui a pas permis de réaliser cette ambition, c’est en ces années restantes qu’il doit le faire. Sinon, on n’a plus grand-chose à espérer de lui ». Tels sont les commentaires qui commencent par fuser de la part de ses admirateurs et de ceux qui ont fondé un grand espoir en l’homme et qui, visiblement, frôlent la déception la plus totale.
Le président IBK est impatiemment attendu sur le terrain du mieux-être à apporter à ses compatriotes. Il décevra forcément l’opinion nationale s’il exige que les Maliens serrent à nouveau la ceinture.
Si gouverner c’est assurer un mieux-être aux populations, IBK aura fort à faire à faire respecter son souhait d’une trêve sociale considérée déjà par les syndicats comme à géométrie variable.
Le président de la République semble prêcher dans le désert la nécessité pour le pays d’observer « une trêve sociale » pour, vaille que vaille, faire face aux défis qui l’assaillent.
Ce plaidoyer devient difficilement acceptable pour certains acteurs sociaux. Ne trouve-t-on pas injuste qu’au moment où le président de la République a un budget de plus de 14 milliards que l’Assemblée Nationale en a autant sinon plus et que son Président a 35 millions par mois et le Pm plus de 75 millions par mois comme caisses de souveraineté, qu’on demande aux enseignants d’accepter la trêve sociale.C’est pourquoi, sourds à tout appel et à toute interpellation, les enseignants se disent déterminés à faire aboutir leurs revendications qui ne seraient pas de la mer à boire pour l’Etat.Ils sont tacitement soutenus par toutes les centrales syndicales et n’entendent pas lâcher du lest jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb