En plus du manque de consensus politique autour du gouvernement de Transition, l’on note que des ministres semblent s’inscrire dans un culte du « one man show » et des nominations précipitées et de complaisance.
La gouvernance du Mali doit avec une certaine célérité se préoccuper de régler les difficultés de populations meurtries par une paupérisation ambiante et des défis sécuritaires multiformes. Au lieu de voir nos ministres mener des actions vigoureuses pour impacter positivement la vie des Maliens, les autorités semblent se préoccuper d’abord de leurs prestige et aisance personnelles. Ces convenances et autres commodités meublent leurs agendas pour se donner un certain confort et une tendance à une sorte d’exhibitionnisme.
En effet, au moment où les partenaires sociaux plaident pour que les autorités de la Transition mettent en pratique une réduction drastique du train de vie de l’Etat, l’on voit des cortèges ministériels composés de plusieurs véhicules de grande valeur. Point besoin de citer ces ministres mais ils se reconnaîtront… Pour disent-ils des raisons de sécurité, leurs cabinets utilisent plusieurs véhicules administratifs, dont certains seraient issus du parc auto de la présidence de la République sous IBK. Des véhicules 4×4 qui semblent avoir été mis à la disposition des « amis » des nouveaux hommes forts du pays, qui l’utilisent même dans des occupations privées.
A titre d’exemple, en missions à l’intérieur du pays les semaines dernières, plusieurs ministres avaient fait déplacer ces grosses cylindrées blindées dans les capitales régionales concernées pour dit-on faciliter leurs « visites de terrain ». Sauf que ces fameuses descentes sur le terrain n’a réellement aucune incidence concrète sur le quotidien des populations. Alors qu’en termes de carburant et de logistiques, ce parc auto affecté à ces missions qui grèvent sérieusement le budget de l’Etat, en ces périodes de vaches maigres. Et l’on verra des ministres et leurs accompagnants, souvent plus nombreux que nécessaires, se pavaner dans des salutations des autorités régionales, comme s’ils étaient plus venus en villégiature qu’à quelque chose d’indispensable. Doit-on engager autant de moyens pour aller offrir quelques cartons d’ordinateurs et d’matériel informatique à quelques structures de moindre importance sur le quotidien des Maliens ?
A ces occasions, l’on verra, par exemple, un jeune ministre de la Transition, qui manque visiblement de publicité, s’habiller en jean et T-shirt polo, un vendredi (jour reconnu culturellement saint au Mali) s’exhiber devant les notabilités et une cohorte de laudateurs et sympathisants dans la région de Sikasso. Ce même ministre est indexé déjà comme étant dans une course effrénée à nommer le plus rapidement possible des « amis et copains» dans son département, par simple complaisance ou favoritisme.
En effet, au sein de l’attelage gouvernemental, a lieu une sorte de compétition de nominations précipitées. C’est ainsi qu’à chaque conseil des ministres, c’est à une course en faveur des nominations que l’on assiste. Ce que le président des FARE Anka Wuli, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, a qualifié de gouvernement de transition érigé en « agence de placement » pour des recrutements.
L’on a l’impression que c’est le principe du « ôtes-toi pour que je m’y mette » qui est le crédo de certains membres du gouvernement. Depuis lors, c’est le branle-bas des nominations, dans plusieurs départements.
C’est au point que l’on se demande si les enquêtes de moralité requises pour certaines nominations ne sont pas superbement ignorées. Tout porte à le croire. Ce qui met en doute le chantier de construction du Mali nouveau.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net