En conférence de presse pour informer l’opinion nationale et internationale des grandes décisions issues de leur entrevue, les leaders du M5-RFP sont déjà vent debout et entendent remobiliser les maliens pour imposer le changement auquel ils aspirent. Choguel KokallaMaiga et ses camarades semblent déterminés pour faire aboutir leurs légitimes revendications d’un Etat où la bonne gouvernance serait la règle de gestion des affaires publiques. Pour les barons du M5-RFP, après un combat héroïque contre le régime corrompu, lequel combat ayant conduit à sa chute, il n’est pas acceptable de confisquer cette lutte du peuple. Le gouvernement va-t-il prêter une oreille attentive à ce cri de cœur du M5-RFP ? Et si le gouvernement anticipait en associant toute la classe politique dans la gestion.
Décidément, le Mali est loin de retrouver le chemin pouvant le conduire à la paix et à la stabilité, même après la chute du régime IBK, accusé d’être à la base de l’affaissement du Mali. Le coup d’Etat du 18 Août censé jeter les bases d’un nouveau Mali semble être une équation à plusieurs inconnues. La transition qui s’en est découlé s’embourbe dans un pilotage à vue, et les vrais acteurs du changement sont mis à l’écart au profit des gens ne répondant ni aux critères intellectuels, ni morale encore moins techniques. C’est pourquoi les acteurs du changement que sont les animateurs du M5-RFP sont montés au créneau pour dénoncer certains états de fait et demander aux autorités de la transition de redresser la pente avant qu’il ne soit trop tard. N’ayant pas satisfaction, le M5-RFP projette de descendre dans la rue pour imposer le changement auquel aspirent les maliens.
Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le M5-RFP, au regard de la grande déception des autorités de la transition, pourrait mobiliser une frange importante des maliens. Donc, il est grand temps pour Bah N’Daw, le Président de la transition, d’anticiper pour éviter une éventuelle mobilisation, en impliquant les forces sociopolitiques dont celles du M5-RFP et cela par souci d’inclusivité, de consensus et de stabilité.
Apres cinq mois de colmatage, de gestion au jour le jour, l’heure est venue de tout mettre à plat pour aller sur des nouvelles bases celles qui permettraient de jeter véritablement les fondements du Malikura. Le Mali doit maintenant sortir de l’impasse et rompre avec les coups d’Etat à répétition. Pour ce faire, il faut des réformes pouvant aboutir à des institutions fortes.
En somme, l’heure du renouveau a sonné, malheur à ceux qui se mettront à contre-courant de la marche irréversible du peuple.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept