La CEDEAO veut visiblement étouffer le Mali et contraindre ses autorités à hâter la marche du pays vers l’organisation des élections pour un retour rapide à l’ordre normal constitutionnel. Comment le peuple peut survivre aux sanctions qui viennent d’être prises ?
« Fermeture des frontières d’avec les pays de la CEDEAO, gel des avoirs du Mali à la BCEAO, rappel des ambassadeurs des pays de la CEDEAO basés à Bamako…». Ce sont là des mesures phares, avec effet immédiat, prises lors du sommet de la CEDEAO et de l’UEMOA d’hier 9 janvier à Accra. Ces sanctions auront sûrement pour conséquences de priver le Mali d’approvisionnement en divers produits de consommation. Ce qui va entraîner une hausse sensible des prix sur les marchés. Cela ajouté à la mauvaise pluviométrie de l’année dernière et au risque de crise alimentaire, il faut craindre que les populations ne ressentent sérieusement les effets pervers de ces sanctions.
En outre, avec le gel des avoirs financiers du Mali à la BCEAO, le pays sera privé de flux financiers important devant impacter son fonctionnement et son économie globale. Les banques maliennes pourraient alors, dans ce contexte, éprouver d’énormes difficultés à faire face à leurs engagements et à leurs transactions. Sans compter que le pays risque d’être asphyxier en denrées vitales comme les hydrocarbures (carburant et produits dérivés). Ce qui va grever les transports au point de rendre le quotidien des Maliens très compliqué. Surtout que les sanctions financières peuvent entraîner, dans les prochaines semaines, des difficultés insurmontables pour l’Etat à payer ses fonctionnaires… Sans oublier que le pays était déjà confronté à une tension de trésorerie, avec une dette intérieure déjà colossale !
Toutes ces complications ajoutées aux énormes difficultés liées aux efforts pervers de la pandémie du Covid-19 et de la crise sécuritaire dessinent un avenir proche très sombre pour le peuple malien. Celui-ci dispose-t-il de capacités de résilience pour supporter ses nouvelles contraintes existentielles ? Le peuple malien peut-il reconvertir sa subsistance sur les quelques rares produits fabriqués localement pour sa survie ? Les populations maliennes peuvent se reconvertir dans les productions agricoles pour son autoconsommation ? Comment le brave peuple du Mali va –t-il faire face à ces sanctions difficiles dans un monde de plus en plus globalisé ? C’est toute la question à laquelle non seulement les plus hautes autorités, mais aussi les leaders socio-politiques doivent réfléchir rapidement pour soulager un peuple plus que meurtri. Et, pour ces réflexions afin de se sortir de ces mesures d’étouffement, le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, les membres du gouvernement et toutes les autorités sont plus que jamais interpellés.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net