Grèves des enseignants de l’Education signataires du 15 Octobre 2016 : « Pour l’une des rares fois, les syndicats ne font pas de revendication, ils demandent l’application d’une loi »

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Hier, mardi, 4 février 2020, s’est déroulé dans la salle de conférence de la Maison de l’Enseignant (au Lycée Bah Aminata Diallo de Bamako), la conférence de presse des Syndicats de l’Education Signataires du 15 Octobre 2016.

Le porte-parole des enseignants grévistes, Adama Fomba, lors de la conférence, a apporté un démenti sur le document de communication intitulé « Déclaration liminaire du Gouvernement du Mali, relative à la grève des syndicats de l’Education, signataires du 15 Octobre 2016 ». Ce document qui circule sur les réseaux sociaux et exploité par des représentants du gouvernement lors des débats, indique Adama Fomba, contient beaucoup de contre-vérités qui s’assimilent à un mensonge d’Etat, auquel il convient d’apporter un démenti.

Concernant  la mise en œuvre de l’accord signé entre les  syndications  et le Gouvernement, le 18 mai 2019, explique Adama Fomba, sur les neuf points, il y a les points 1-3-5 et 8 exécutés ; points non exécutés (2,4 et 9) ; points en cours d’exécution (7 et 10). Des statiques qui contestent, selon le porte-parole Adama Fomba , la version du gouvernement qui n’a d’autre objectif que de créer la confusion chez la population en vue  de susciter un mépris généralisé à l’endroit des enseignants.

Sur les contre-vérités sur  l’évolution des salaires des enseignants, Adama Fomba  a clarifié la position des syndicats en ces termes : « Il est important de souligner notre amertume quant à  la méconnaissance  du système de calcul ou le  vol organisé  sur les salaires des enseignants sinon comment peut-on comprendre  que des  techniciens  puissent  commettre autant de mensonges. C’est pour cette raison qu’on  se réserve  le droit  de réclamer  l’écart  de salaire  entre  les montants communiqués par Boubou Cissé, Premier ministre, ministre  de l’Economie et des Finances et les montants réellement perçus»

Sur l’application de l’article 39 du statut général  des fonctionnaires, Adama Fomba a indiqué qu’il est clair comme l’eau de roche. Il stipule  que : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et Spéciale ». Pour nous, appuie davantage le porte-parole, « il n’y a pas une autre façon de faire que de reconnaitre ce qu’on demande sur l’article 39 du statut général ; reconnaître la légalité et la légitimité de ce que les syndicats  demandent. Pour l’une des rares fois, les syndicats ne font pas de revendication, mais demandent  l’application d’une loi. Comment dans un Etat démocratique  on peut se permettre de transgresser les  textes de la République au su et au vu de tout le monde.  Si Boubou Cissé et son gouvernement  appliquent l’article 39, nous allons reprendre les cours.

C’est aussi simple que ça », a fait savoir Fomba. A ceux qui pensent que les enseignants  demandent trop alors que le pays est en crise ou en guerre, Adama Fomba a mis les points sur les I. « Cette loi date  de 2018. L’augmentation sur les salaires a été faite en 2019. On a vu aucun ministre, aucun conseiller de la primature, de la présidence de la République, aucun directeur ou autres fonctionnaires bénéficiaires, renoncés à leur salaire parce qu’on est en guerre, parce que le Mali vit la plus grave crise de son histoire. Et c’est  aux enseignants qu’on demande de renoncer à leur droit comme s’ils n’étaient pas des Maliens, comme si ceux qui ont bénéficié valent mieux que les enseignants. Tous les fonctionnaires ont empoché  les 20 % sans se soucier  de la situation du pays et c’est  à l’enseignant qu’on demande de penser au pays. Ce que les enseignants demandent au gouvernement, ajoute Adama Fomba, c’est d’appliquer l’article 39 sur la grille annexée à leur statut conformément  aux 20 et 9.10%.

Pour nous, précise Adama Fomba, si les enfants sont dehors aujourd’hui c’est la responsabilité entière  de Boubou Cissé  et rien d’autre. Sur  le recrutement  des volontaires, le porte-parole  des syndicats  Adama  Fomba a attiré  l’attention  des sortants  des écoles  de formation d’enseignants (IFM, Ensup, ENETP…) que le combat qu’ils mènent  est celui  qui consiste  à rendre  à la fonction enseignante sa  noblesse, sa dignité et surtout  la rendre  attrayante. A ce titre, dit-il, nous les informons  que les agissements du gouvernement visant à les utiliser  comme des palliatifs à la crise  en cours n’ont d’autres objectifs que de saper la détermination des enseignants dans leur lutte noble de restauration  de  la dignité  de l’enseignant  malien.

Aussi, ajoute Fomba, nous informons les doyens retraités qu’accepter  de participer  à cette mascarade, c’est  de contribuer à torpiller la loi  qui a vu la revalorisation  de leur pension.  Par ailleurs, les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, indique Adama Fomba, informent l’opinion que cet exercice du gouvernement malien n’a aucune base juridique ; viole l’article 30 de la Loi n°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant. « Ce n’est qu’une mise scène dans laquelle  les sortants et les retraités seront  utilisés  comme acteurs pour tromper les Maliens et les Maliennes », souligne le porte-parole. Et de conclure  en ces termes : « les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 bien que disposés au dialogue entendent  poursuivre avec toutes  les actions légales pour faire appliquer la loi dans un pays démocratique.»

Hadama B. Fofana

Source Lerepublicainmali

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