Le Syndicat National des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali (SYNACOR-Mali) a fait une annonce, au cours d’une Assemblée générale; elle portait sur les défis qui minent le secteur des transports, notamment le sort des chauffeurs. L’occasion mise à profit par Moctar Dabo secrétaire général du SYNACOR-Mali pour annoncer 72 heures de grève partout au Mali. Ainsi elle concerne tous les secteurs de transport, y compris les « Kata-katani » et les… corbillards !
Pour défendre leurs causes, les chauffeurs du Mali lancent désormais ce qu’ils ont appelé « Yalama 2020 ». Il doit se traduire par la matérialisation de leur droit à l’INPS, à l’Assurance maladie obligatoire (AMO); ensuite à un contrat de travail, aux logements sociaux et enfin à l’application des conventions collectives.
Moussa Keita, secrétaire administratif du SYNACOR-Mali, s’est donc attelé à soulever les problèmes auxquels les chauffeurs du Mali font face. Et d’appeler les décideurs à s’impliquer pour la facilitation d’accès aux logements sociaux pour les chauffeurs; et leur inscription à l’AMO ainsi qu’à l’INPS; en plus de l’application des arrêtés interministériels signés pour la cause des chauffeurs, mais tombés malheureusement en désuétude.
Comme points de revendication, on en note huit (8) ; à savoir, entre autres : l’application de la convention collective dans le pays à travers la signature de contrats de travail; dont la durée doit être à déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI) entre les chauffeurs et leurs employeurs. Ensuite le respect strict de l’arrêté N°006/M6 DB; portant sur la régularisation de la circulation et le stationnement des gros porteurs dans le District de Bamako. Et enfin, la protection des personnes et de leurs biens à travers l’aménagement des parkings de stationnement; pour des gros porteurs dans les frontières du Mali.
En outre, ils ont insisté sur le respect strict des arrêtés interministériels N°2492/MET-MET-MJ-MSIPC du 14 novembre 2002. Ce arrêt fixe les taux d’amendes forfaitaires en matière de circulation routière; et aussi met fin à toute forme de tracasseries et de rackets. Ils recommandent en plus la création des conditions d’accessibilité des chauffeurs aux logements sociaux. De même que la prise en compte du taux de « freinte » découlant de la charge, du transport; et aussi de la décharge des produits pétroliers.
Aux dires des syndicalistes, les chauffeurs portent toujours la responsabilité des pertes de volumes enregistrées lors du transport des carburants. Il a aussi expliqué que les employeurs enlèvent toutes les pertes sur les salaires et primes des chauffeurs; surtout celles de volume de litre de ces produits pétroliers enregistrés lors du transport. Le SYNACOR-Mali exige ainsi le respect « strict » des arrêtés interministériels N°1529/MT-MSPC MEF-MC-MAT du 29 mai 2017 ; et aussi du N°08/MET-MSIPC-MF-MEA-MEP-MA-MEIC-MATCL-SG du 26 novembre 2008.
Selon les responsables syndicaux, les conditions de vie et de travail des chauffeurs sont sans pareilles dans la sous-région. Ces derniers passent tous leur temps au travail, mais sans bénéficier du repos annuel, a fortiori de la retraite. Ils peuvent faire plus de 20 à 30 ans de services ; et se retrouver avec « zéro franc », une fois devenus incapables de servir leurs employeurs. Nombreux sont ceux, après une dizaine d’années de service, qui se retrouve sans travail; après le licenciement venant de leurs patrons en cas d’accident, de problème de véhicule, ou encore d’autres petits problèmes.
« Ils les utilises sans aucun contrat, et les licencies sans aucun droit ».
Pour ce qui concerne la grève de 72 heures qui débute le 19 février prochain; ils ont tenu à préciser que cet arrêt de travail va concerner tous les conducteurs de véhicules commun. Spécialement ceux de Sotrama, de taxis, des gros porteurs, des camions-bennes, des citernes, des corbillards; et même des motos « Kata-katani » sur l’ensemble du territoire.
O.O
Source : Le Matinal