C’est finalement la société Djoma Group qui assurera le transport de la bauxite que le groupe chinois Chalco produira à partir de mars 2020 sur la mine de Boffa. Selon Africa Mining Intelligence, c’est le 30 octobre dernier que le Chalco a fait cette annonce.
On apprend que Chalco, qui prévoit d’exporter douze millions de tonnes chaque année depuis ce permis, avait lancé l’appel d’offres pour l’évacuation de sa bauxite au début du mois d’octobre.
Fondé et dirigé par Kabinet Sylla, alias « Bill Gates », intendant du président Alpha Condé, Djoma Group rafle plusieurs marchés ces derniers temps en République de Guinée. Selon des sources contactées par Guineematin.com, grâce à l’influence de son fondateur au sommet de l’Etat, ce groupe est désormais devenu un acteur majeur dans plusieurs secteurs clés de l’économie guinéenne. Il compte actuellement quatre (4) filiales et une (1) Association Sportive : BMI, Djoma Mining, Djoma Logistique, Djoma Media, AS Djoma.
En Guinée, certains commentateurs font un lien entre la mainmise du pouvoir (à travers ses préposés) sur les mines du pays et cette volonté du président Alpha Condé de changer la constitution pour continuer à rester à la tête du pays au-delà de son deuxième et dernier mandat. Et, ce lien entre la gestion du pouvoir public et les affaires fait craindre certains investisseurs miniers pour leurs activités et leurs installations en cas de troubles…
Pour le cas spécifique du « Bill Gates guinéen », certains estiment qu’il est aujourd’hui devenu tellement riche qu’il pourrait désormais se passer de sa proximité d’avec le chef de l’Etat pour remporter des appels d’offres même de façon régulière. « Il a un parc automobile impressionnant au niveau de Nongo et il a les moyens pour battre n’importe quel concurrent sur le marché guinéen, même à la loyale… ».
A rappeler que l’ONG britannique Global Witness avait accusé des membres de l’entourage présidentiel (dont Alpha Mohamed Condé, le fils unique du président et son ami Boubah Sampil) de corruption dans l’acquisition des mines guinéennes par l’entreprise de Sable Mining. Même si ce rapport avait suscité assez de commentaires à l’époque (2016) et des promesses d’enquêtes de la part de nos autorités, aucune sanction n’avait été prise en Guinée et trois ans après, on ne connait toujours pas le résultat de ces enquêtes. Contrairement au Liberia par exemple où des enquêtes avaient été immédiatement menées et des sanctions prises par la présidente de l’époque contre ses proches accusés dans le même rapport.
En République de Guinée, le président Alpha Condé qui avait animé une conférence de presse en réaction à ces accusations, s’était énervé et accusé Global Witness, accusateur de son fils unique et conseiller de l’époque d’en vouloir à sa personne…
A suivre !
Source : Guinéematin.com