Maï est commerçante au grand marché de Bamako.
Mariée depuis trois ans à un ébéniste à sébénikoro, elle partage sa vie entre son foyer, le marché et ses voyages.
Ne pouvant s’occuper des travaux ménagers, Maï aurait embauché plus de 40 servantes en seulement deux ans. Et pour cause.
La commerçante est qualifiée par tous, de mesquine dans le quartier.
Toutes les servantes qui se sont succédées à son domicile conjugal ont été renvoyées parce que ne sachant pas cuisiner, ou parce que madame les traitaient de sauvages ou de prostituées.
La dernière victime de Maï a été, la jeune K.S. âgée de 19 ans qu’elle a embauchée depuis seulement deux mois.
La pauvre servante aura le mérite d’avoir résisté pendant 60 jours aux humiliations de Maï, mais à ses dépends.
En effet, le 7 septembre dernier, alors que madame était au marché, son époux venait de rentrer à la maison, et, constatant le désordre fou dans sa chambre à coucher, il fit appel à la bonne K.S. afin que celle-ci mette de l’ordre dans la maison. Pendant ce temps, notre ébéniste s’est étalé sur le lit conjugal.
Il était 17 heures et madame, contrairement à ses habitudes venait aussi de rentrer à la maison. Voyant sa bonne dans sa chambre à coucher et à côté de son mari, Maï piqua une vive colère, mais calma vite ses nerfs.
Nous sommes à présent au 8 septembre et Maï est restée ce jour à la maison.
Tout cela paraissait bizarre pour son époux, mais celui-ci regagna tout de même son lieu de travail. C’est alors que Maï fit appelle à la bonne K.S. et, une fois celle-ci entrée dans la maison, elle boucla la porte et, assurée qu’elle était plus forte que la jeunes servante, elle lui ordonna de se déshabiller. K.S paniquée s’exécuta. C’est alors que la commerçante se saisit d’un gros concombre et l’enfonça cruellement dans “certaine partie” de la pauvre fille. Du coup, un cri effroyable alerta les voisins qui enfoncèrent la porte. La pauvre K.S. était allongée à même le sol, le concombre, là où, on ne pouvait l’imaginer On tente de le lui ôter. La pauvre servante se tord de douleur. Il faut laisser les choses en place et faire appel à un médecin, plutôt à une vieille guérisseuse. Celle-ci est sur le lieux et extrait l’intrus. K.S. cependant continuait à saigner. Elle est évacuée vers un centre de santé.
Le 12 septembre dernier, K.S. dont l’état se serait amélioré, est rentrée au village.
M.Coulibaly
Source: Le 26 Mars