Les conflits intercommunautaires et les attaques meurtrières civile-militaires perpétrées par les groupes djihadistes qui sévissent au centre et au nord du Mali sont à l’origine de nombreux déplacements internes. Pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ces personnes déplacées internes, Caritas Mali a entrepris un projet d’aide aux victimes de ces conflits.
Dénommé projet d’appui multisectoriel de Caritas Mali aux Personnes Déplacées Internes (PDIs), il est installé dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako. Il a été crée suite aux conflits intercommunautaires du Centre du Mali et œuvre essentiellement en faveur des personnes déplacées internes. En ce début d’année, ledit projet s’est fixé comme objectif de travailler à l’amélioration des conditions de vie de 740 ménages soit 5 259 personnes déplacées internes.
Pour ce faire, il a ciblé par recensement des groupes de déplacés internes dans les sites de Tinkélé (Koulikoro), Faladjié et Niamana à Bamako, Sikasso, Mopti et de Siribala à Ségou, où le projet appuie ces personnes sur le plan alimentaire et financier durant trois mois. Pour les différents sites susmentionnés, chaque ménage bénéficie d’un montant mensuel de 55 000 francs CFA pour l’alimentation. Les régions où la crise est accentuée, notamment dans les sites Siribala et Bandiagara, 244 ménages déplacés internes bénéficieront du transfert monétaire.
Dans le site de Sikasso, 228 enfants âgés de moins de 5 ans ont déjà été identifiés par ce projet d’aide aux personnes déplacées internes. Ainsi, il est prévu de contribuer à leur prise en charge sanitaire, notamment les cas de paludisme, des maladies hydriques et respiratoires, à travers le transfert d’un montant forfaitaire de 6 000 FCFA mensuel pour chaque enfant durant trois mois.
Sur le site de Niamana où nous avons assisté à une phase de distribution des montants forfaitaires à ces déplacés internes, certains ne cachent par leur joie. « Nous exprimons notre reconnaissance au généreux donateur Caritas-Mali et nous l’exhortons à persévérer avec son soutien quelque soit la nature du don. Nous avons besoin de dortoirs, de latrines propres, de nous soigner, de l’eau potable et d’envoyer nos enfants à l’école », a déclaré une mère de famille visiblement très heureuse de recevoir ce soutien financier. Laquelle ajoute qu’elle a été obligée de fuir avec toute sa famille le village de Sadjapéré, cercle de Bankass, à cause des conflits intercommunautaires il y a un an.
Archikey Traoré, venu également du cercle de Bankass, de renchérir en évoquant les mêmes besoins exprimés auparavant. Avant de formuler des bénédictions pour les différents donateurs. « Nous recevons beaucoup de don en vivres, en vêtements et en liquidité. Nous ne nous plaignons pas de la solidarité que les autorités et les particuliers manifestent à notre égard », a reconnu notre interlocuteur, qui nous révèle son intention de retourner à son village aussitôt que les conditions de stabilité se réunissent. Beaucoup de personnes interrogées sur ce site rapportent qu’elles viennent du centre du cercle de Bankass, où les conflits ont fait de victimes.
Rappelons que le montant d’exécution de ce projet s’élève à 229 689 865 FCFA. L’apport de la Confédération de Caritas International (CI) et l’Agence Espagnole de Coopération Internationale et de Développement (AECID) a été essentiel pour la mise en œuvre dudit projet qui contribue, certes, à réduire la souffrance des personnes déplacées internes.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb