ETATS-UNIS – Seulement cinq républicains ont soutenu la tenue du procès, très loin de la barre des 17 qui sera nécessaire pour condamner l’ex-président.
Donald Trump peut respirer. Dans un vote sans grand suspense, mardi, qui visait à déterminer si un ancien président peut être jugé au Sénat après la fin de son mandat, seuls cinq républicains ont fait défection. A moins d’un improbable retournement de situation lors de son procès, qui doit démarrer le 9 février, le prédécesseur de Joe Biden, mis en accusation pour « incitation à l’insurrection », devrait donc logiquement échapper à une destitution. Et à une éventuelle inéligibilité.
C’est Rand Paul, sénateur du Kentucky, qui avait mis ce vote sur la table. Selon lui, la constitution ne permet que de juger un président pendant son mandat, mais pas après. De nombreux experts estiment toutefois que la mention d’un second vote, qui peut rendre un président inéligible, s’applique bien ici.
Une inéligibilité ne peut être imposée qu’après une condamnation
Au final, 45 républicains ont voté contre la tenue du procès. Seuls cinq ont rejoint les 50 démocrates : Mitt Romney, Ben Sasse, Susan Collins, Pat Toomey et Lisa Murkowski. Il n’est pas exclu que certains, comme Mitch McConnell ou Rob Portman, qui réservent leur décision sur une culpabilité de Donald Trump, ne changent d’avis lors du procès. Mais il semble peu probable, à moins que de nouveaux éléments sur l’attaque contre le Capitole ne changent la donne, que Donald Trump soit lâché par 17 élus de son propre camp.
Après un procès, il faut en effet qu’un président soit déclaré coupable par une majorité des deux tiers du Sénat pour être destitué. Si les 50 démocrates votaient en bloc, il faudrait qu’ils reçoivent le renfort de 17 républicains, soit douze de plus que mardi. Du coup, l’ex-locataire de la Maison Blanche devrait échapper à une inéligibilité. Ce n’est en effet qu’après une condamnation qu’un second vote, lui à la majorité simple, peut interdire à un élu de tenir un mandat. Donald Trump peut commencer à rêver d’une revanche en 2024.