Dans un document intitulé « Déclaration d’appel du gouvernement, appel aux partenaires techniques et financiers pour un appui d’urgence alimentaire et nutritionnelle », datant du 7 avril 2020, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé fait l’état des problèmes préoccupants que traverse notre pays dans ces derniers temps.
Dans le document, il ressort que le Mali est confronté à une crise humanitaire de grande ampleur découlant des effets conjugués d’une crise sécuritaire et alimentaire liée à l’occupation des zones du nord et du Centre par des groupes armés. A cela s’ajoute, entre autres, l’insécurité dans les régions du Centre et du Nord, notamment les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka empêchant les producteurs de ces zones d’exploiter leurs parcelles agricoles.
La situation alimentaire du pays a été évaluée par le Système d’alerte précoce (SAP) à travers le cadre harmonisé. Les résultats de cette évaluation qui ont été validés par les partenaires techniques et financiers, le CIISS, la CEDEAO et l’OCDE indiquent qu’au sortir de la campagne agricole 2019-2020, plus de 05 millions personnes sont en insécurité alimentaire dont 1,4 million en besoins d’assistances alimentaires urgentes. Si rien n’est fait dans l’immédiat ces chiffres peuvent évoluer dans le contexte actuel, marqué par la propagation du Coronavirus, indique la déclaration.
Les principales réponses d’atténuation à ses difficultés alimentaire et nutritionnelle identifiées sont: l’achat de 56 000 tonnes de céréales (mil, sorgho, mais et riz) pour soutenir les populations en insécurité alimentaire identifiées ; l’achat de 16.000 tonnes d’aliments bétail en vente subventionné à 50% pour appuyer les agropasteurs des zones d’élevages; l’achat de 224 tonnes de semences améliorées de riz pour permettre aux riziculteurs sinistrés des zones du Delta intérieur d’engager la nouvelle campagne agricole ; l’achat de 20 tonnes de semence améliorée mil/sorgho pour couvrir les besoins en semences des producteurs victimes de l’attaque des oiseaux granivores du Sahel Occidental ; la prise en charge des frais logistiques pour assurer l’acheminement des céréales jusqu’aux niveaux des communes et villages concernés ; l’achat et la transformation de 10.000 tonnes de céréales (maïs, mil et sorgho) en farine et semoule pour donner une réponse adéquate à la situation nutritionnelle des femmes enceintes et des enfants dans les zones en insécurité.
Le financement total à mobiliser pour faire face à cette situation a été évalué à: besoins en financement total : 22 915 290 000 FCFA; financement acquis inscrit par l’Etat: 15 452 000 000 FCFA et le GAP à rechercher s’élève à : 7 463 290 000 FCFA.
Bréhima DIALLO
Source : 22 septembre