Entre la dictature des urgences et les demandes fortes de la population, il y a une certitude. Personne ne peut dire ce que les jours à venir nous réservent. Les états des lieux sont légion: crise sécuritaire, crise alimentaire. Insécurité partout sur le territoire, liée à une pauvreté rampante. Dans le monde des affaires et de l’emploi: fonctionnaires, retraités, opérateurs économiques, commerçants, transporteurs, hôtellerie, le secteur informel, tous connaissent l’inflation.
Les dossiers prévisionnels sur le Mali sont alarmants. La projection Afrique 2025 développe, du plus décourageant aux plus optimistes cinq (05) scénarios: les Maliens milliardaires, les Maliens affamés, les Maliens pris au piège, les Maliens qui sortent de leur tanière et enfin, les Maliens qui marquent leur territoire. Ces cinq (05) scénarios trouveront difficilement un remède auprès de la transition.
Les uns sont trop riches et les uns trop pauvres. Il faut sanctionner les voleurs. Les jeunes ruraux, attirés par les mirages de la ville, fuient en masse les villages et viennent grossir les rangs des désœuvrés dans les quartiers périphériques de Bamako. Le pronostic est sévère: le navire de la transition pourrait sombrer à tout moment dans les eaux agitées qu’elle traverse.
Les récentes nominations du président de la transition ne sont pas de nature à rasséréner la situation qui prévaut. Ce fut un mécontentement général chez ses laudateurs. Et le président du Haut Conseil islamique n’a pas mâché ses mots pour le dire publiquement, vendredi 04 novembre 2022 à la place de l’Indépendance au cours de leur meeting: «On n’a demandé au Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) de donner trois (03) noms pour le Conseil national de la transition (CNT), nous avons envoyé une liste de trois (03) personnes. Aucun nom de nos fidèles ne figure sur la liste».
Les propositions du président de la transition à l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), n’augure pas le vrai changement pour les élections prévues en 2024. Maître Moustapha Cissé fut président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en 2002. Le scrutin présidentiel se jouait entre un candidat indépendant (Amadou Toumani Touré) et Ibrahim Boubacar Keïta, candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) et soutenu par «Espoir 2002». Il n’a pas montré une grande capacité dans la gestion de cette élection ? Ensuite, l’ancien chef de la Délégation générale des élections (DGE), le général Siaka Sangaré, organisateur des élections en Guinée, en 2010, entre Ceillou Dalein Diallo et Alpha Condé, la suite se poursuit toujours en Guinée.
Pour le Mali Koura dont vous implorez, Monsieur le président de la transition, prenez le temps de beaucoup réfléchir avant d’agir. La maladie dont souffre notre pays sied à ses ressources humaines. Le Conseil national de la transition (CNT) s’est mué en un véritable garage pour anciens ministres et cadres à la retraite. Du coup, les Maliens ont pris leur distance.
Quelles différences entre le paysage politique de 2020 et celui d’aujourd’hui ? Que signifie la présente flambée des prix des denrées de grande consommation ?
Safounè KOUMBA