L’insécurité au Mali, particulièrement, à Bamako, n’a jusqu’ici jamais observé de trêve. Elle bat son plein à tout moment et sans répit, ce, au détriment de paisibles citoyens qui ne savent plus sur quel pied danser. Presque toutes les hypothèses ont été évoquées pour expliquer l’insécurité volumineuse qui s’est emparée de la capitale malienne, à l’exception d’une possible complicité de certains corps habillés dans la livraison d’armes aux voleurs.
Le ministère de la sécurité devrait désormais mieux explorer cette piste.
Le vol à main armée et à ciel ouvert, a malheureusement fini par intégrer le quotidien des bamakois. Les cambriolages et braquages d’engins motorisés, sont les faits délictuels les plus courants. Le taux de banditisme à grande échelle, malgré les mesures de répression initiées par les services compétents, ne cesse de croître, notamment, dans les quartiers périphériques de Bamako où les populations sont généralement abandonnées à leur propre sort. Les différentes patrouilles de la police, la garde nationale et même la gendarmerie, n’ont jusqu’ici pu servir à grand-chose pour véritablement faire baisser le taux de criminalité à Bamako.
En dépit de la création des numéros verts, les brigades de vigilance et l’appel des autorités à une meilleure collaboration de la population avec les forces de sécurité, l’insécurité ne fait que se chroniciser. Malgré, également, le cri strident des populations ainsi que les critiques des plus sévères dont font constamment l’objet les pouvoirs publics, notamment, sur les médias de proximité, Bamako peine à dormir en paix. Les biens d’honnêtes gens sont incessamment emportés et le sang des victimes ne fait que couler sur le sol de notre capitale.
Cependant, sur la base d’une certaine investigation indépendamment menée par des citoyens avisés, l’on est finalement parvenu à l’hypothèse qu’il soit bien possible que des gangs ou associations de malfaiteurs, soient fournis en armes par des hommes en tenue travaillant pour le compte des Forces de l’ordre maliennes. Ces récurrentes livraisons d’armes à feu, par des éléments internes de la police, la garde nationale et la gendarmerie, seraient à l’origine de la montée effrénée du taux de criminalité dans la zone urbaine de Bamako et ses périphéries.
Ces armes à feu, tous calibres confondus, seraient marchandées par des éléments de la sécurité nationale avec les chefs de gangs, lesquels savent également où se trouvent les différents sanctuaires de ces malfrats de grand chemin. Voici un des facteurs clés, expliquant l’élan croissant de la criminalité dans la capitale malienne, une piste majeure que les services de sécurité gouvernementaux et autres instances compétentes doivent désormais explorer pour mieux enrayer la dynamique de la criminalité en zone urbaine et périurbaine.
Bamako va mal et, même, très mal !
Moulaye Diop
Source : Le Point