Les terroristes, qui sévissent dans le centre du Mali, multiplient les attaques: lundi 1er novembre 2021, ils ont dynamité le pont entre Dogofry – Diabali, dans le cercle de Niono et la région de Ségou, plus d’une semaine après avoir enlevé les passagers d’un car de transport sur le même tronçon. Les femmes de Dogofry ont manifesté le même jour pour interpeller les autorités maliennes sur l’insécurité dans leur localité.
Ce lundi matin, les terroristes ont dynamité le pont reliant Diabaly et Dogofry situé à 2 km du camp militaire de Diabaly. La vidéo du pont coupé en deux par des explosives fait le tour des réseaux sociaux. Les femmes de Dogofry ont manifesté le même jour afin d’interpeller les autorités maliennes. « Le pont détruit était la seule voie terrestre qui nous permettait de sortir de Dogofry », selon une manifestante. « Il faut dire aux autorités maliennes que nous sommes fatiguées. Tout notre espoir reposait sur ce pont. Nous sommes vraiment fatiguées. Impossible pour nous de fermer l’œil, on s’attend à tout moment à être attaquées. Nous avons marre de cette situation.»
Ce dynamitage survient après l’attaque d’un car de transport sur l’axe Dogofry-Diabaly, le samedi 20 novembre dernier. A moyens d’armes lourdes, les terroristes ont débarqué tous les passagers. « Les hommes ont été emmenés de force et les femmes ont dû rebrousser chemin à Dogofry », selon une source locale.
Le vendredi dernier, devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies, le représentant spécial de l’ONU pour le Mali et chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, a indiqué qu’en dépit des efforts collectifs, « la réalité est que la situation sécuritaire s’est détériorée et la crise s’aggrave » à travers le Mali.
Pour El-Ghassim Wane, la situation au Mali reste extrêmement difficile, avec une insécurité croissante dans le nord, le centre et maintenant aussi dans le sud. « Les attaques ciblant à la fois les forces maliennes et internationales, y compris les Casques bleus de la MINUSMA, se sont poursuivies. Rien que ce jeudi, le camp d’Aguelhok, dans la région de Kidal, a essuyé des tirs indirects de mortiers et de roquettes. La situation humanitaire est également préoccupante, avec 4,7 millions de personnes nécessitant une assistance et quelque 400.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays. »
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain