Placés sous embargo total par les bandits armés depuis le 1er octobre 2019, les habitants de Mondoro ne savent plus à quel saint se vouer. Suite à cette situation, l’Association des jeunes pour le développement de Mondoro (AJDM) a, dans un communiqué de presse évoqué que le village de Mondoro dans la région de Douentza est coupé des autres villages de la Commune et le reste du monde. ‘’Des engins explosifs improvisés posés partout ; rien n’y sort et rien n’y entre. C’est un embargo total, une mise en quarantaine forcée. Les conséquences de cette situation sont marquées par une détérioration progressive de l’état sanitaire et nutritionnel de la population. Des cas de maladies dus très certainement à la malnutrition font peu à peu leur apparition dans le village. Les maladies de ce genre avaient durement éprouvé certains villages de la commune en Mars 2018, causant une centaine de morts, majoritairement composée d’enfants, de femmes et de personnes âgées’’, explique le communiqué.
Selon l’association, le village est littéralement assiégé et réduit à sa plus petite expression. Toutes les entrées et sorties du village sont contrôlées par les groupes armés terroristes. Chaque jour à son lot de pertes en vies humaines. Tout le bétail est enlevé, les greniers sont vides. C’est la loi de la jungle.
Il est superflu de noter, bien sûr que s’il n’y a pas de cultures, donc pas de récoltes. Depuis le début de la crise, le village est dans un état de pénurie de produits de première nécessité : mil, riz, sorgho, sel, sucre etc. Trop c’est trop !
Pour pallier momentanément ce manque de vivres, ajoute l’AJDM, les habitants du village ont mobilisé des fonds qu’ils ont par la suite acheminés à Sevaré. Une cinquantaine de tonnes de produits de premières nécessités a été achetée avec cet argent et stockée dans un magasin à Sevaré. Sollicitées pour l’acheminement de ces tonnes à Mondoro, les autorités en place n’ont toujours pas répondu à l’appel, alors que le village est au gouffre de la famine.
Une vingtaine de tonnes avait été préalablement acheminée par les FAMa, mais cette quantité, loin de couvrir les besoins des habitants, a été déjà consommée.
En mi-janvier 2022, plus d’une centaine de femmes et d’enfants ont fui le village par crainte d’être frappés par la maladie, due certainement à la famine.
Il ressort du communiqué que: ‘’cette situation de détresse de Mondoro est bien connue des autorités auprès desquelles la population ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. A la limite, la population risque de nourrir le sentiment de ne plus appartenir à la communauté nationale. C’est pourquoi elle crie au secours du Gouvernement de la République et de toutes les bonnes volontés pour lui venir en aide, afin de conjurer ces difficultés’’.
Bréhima DIALLO
Source : 22 Septembre