Une foule nombreuse composée principalement de jeunes de Badalabougou s’est mobilisée vendredi dernier devant le tout nouveau quartier général de G5 Sahel pour protester contre son implantation à proximité des habitations. Un violent affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre s’en est suivi et s’est soldé par des blessés dans les deux camps.
Sur les pancartes des manifestants visiblement excités, on pouvait lire entre autres : ‘’La France divise le Mali’’, ‘’ Non au G5 Sahel à Badalabougou !’’. Peu après, c’était la confusion. Usage de gaz lacrymogène d’un côté, jets de pierres de l’autre.
L’affrontement qui n’aura pas duré très longtemps a occasionné des blessés autant dans les rangs des forces de l’ordre que dans ceux des manifestants.
Selon ce jeune de Badalabougou, « nous ne sommes pas contre le G5 Sahel, ni contre l’implantation de son quartier général à Bamako ou ailleurs au Mali. Seulement, Badalabougou est un quartier où résident de paisibles citoyens. D’ailleurs, il est facile de constater qu’il n’y a que quelques mètres entre leur QG et nos habitations ainsi que le campus universitaire. Pourquoi nos autorités ne choisissent-elles pas d’implanter leur camp militaire loin des populations ? ».
Pour cet autre manifestant, « jamais nous n’accepterons de cohabiter avec ces gens. D’ailleurs, en plus de l’insécurité à laquelle ils nous exposent, nous sommes sûrs qu’ils transformeront notre quartier en un lieu de débauche. Nous reviendrons nous battre pour éviter cela».
A noter que le QG du G5 Sahel à Badalabougou n’est pas un nouveau bâtiment construit pour abriter cette structure.
Il occupe le messe des officiers, un vaste domaine composé de chambres d’hébergement, de piscine, restaurants et bars, créé depuis plusieurs années à l’attention des officiers de différents corps de l’Armée malienne pour leur permettre de se retrouver, se détendre et se distraire. Et de cette structure qu’était le désormais ex messe des officiers de Badalabougou, jamais les populations du quartier n’avaient eu à s’en plaindre, tant ses occupants s’étaient toujours distingués par leur discrétion et leur humilité.
Boubacar Sankaré
Source: Le 26 Mars