Institut de recherche pour le développement : 75 ans de présence utile pour le Mali

0
89

«L’IRD, trajectoire d’un partenariat scientifique au Mali”, c’est le thème retenu pour la conférence organisée à l’occasion de la célébration des 75 ans de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Des sommités du monde scientifique et plusieurs intellectuels ont opiné sur ce thème et bien d’autres lors de la journée du partenariat scientifique entre le Mali et l’IRD dont le Premier ministre, Dr Boubou Cissé a présidé, hier à l’hôtel Salam, la cérémonie d’ouverture. C’était en présence de certains membres du gouvernement et de nombreux invités.

La cérémonie d’ouverture de cette journée du partenariat scientifique entre le Mali et l’IRD, qui entrait dans le cadre de la célébration des 75 ans d’existence de ladite organisation, a été marquée par plusieurs interventions. La première fut celle du président directeur général (PDG) de l’IRD, Pr Jean-Paul Moatti qui a d’abord indiqué que sans la collaboration avec les chercheurs africains, il y a des pans entiers et décisifs de la science universelle qui ne pourraient pas exister.

A ce sujet, il a mentionné tout ce qui se fait en matière de lutte contre la pauvreté, des sciences sociales, de la lutte contre la malaria, du changement climatique, etc. «En tant que scientifique français, jamais nous ne laisserons tomber la collaboration scientifique et nos partenaires de l’enseignement supérieur et de la recherche du Mali», a promis le patron de l’IRD. A sa suite, l’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer a déclaré que nos sociétés ont plus que jamais besoin de la recherche, du fruit de ses travaux, mais aussi de mieux comprendre ce qu’elle produit et en quoi elle nous est indispensable.

La recherche scientifique, ajoutera-t-il, éclaire le chemin qu’elle contribue à tracer et nous place sur la voie d’une meilleure compréhension des phénomènes, des hommes et du monde. Selon le diplomate français, au Mali et au Sahel, son importance est aujourd’hui particulière pour tous.

Selon Joël Meyer, l’action de l’IRD est aussi un élément essentiel de la stratégie dite «3D” de la France au Sahel : diplomatie, défense, développement. «Elle joue ainsi pleinement son rôle pour contribuer à servir les objectifs de développement du Mali, vecteur de prospérité, de stabilité et de paix», a-t-il précisé.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Mahamadou Famanta a, pour sa part, soutenu qu’aujourd’hui les projets de recherche et les actions de formation de l’IRD au Mali sont élaborés, menés et pilotés de concert entre chercheurs maliens et de l’IRD. «Le Mali est confronté aujourd’hui à des défis qui nécessitent de croiser les approches de disciplines variées tout en capitalisant ce qui a été fait. C’est la condition pour que les recherches menées soient utiles pour le décideur», a-t-il analysé.

Aux dires du ministre Famanta, c’est un enjeu majeur pour notre société de montrer que l’investissement dans la recherche a une utilité réelle dans un contexte où l’on serait tenté de dire qu’il faut investir ailleurs. Mais, conseillera-t-il, pour défendre cette idée, la plaider y compris dans les forums internationaux, il faut montrer que notre recherche est capable de se structurer, de s’approprier les questions qui concernent au plus près les populations et de partager ses résultats. Ceci, a poursuivi le ministre, en ayant constamment le souci de former de nouvelles générations, de façon à ce que le départ d’un professeur, d’un chercheur, ne signifie pas la fin d’un laboratoire ou de la recherche sur une thématique donnée.

«Sur ce point, les attentes en direction de l’IRD sont fortes. Je sais que vous y êtes attentifs, aussi je souhaite que votre présence au Mali puisse, suivant les lignes que je viens d’esquisser, perdurer et surtout se renforcer», a-t-il espéré.

Son collègue en charge de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé n’en espère pas moins de l’IRD qui pour ses 75 ans, démontre de façon excellente son attachement à notre pays, à la science et à la recherche pour le développement, condition sine qua non pour une transformation réelle.

Et le ministre de rappeler que les chercheurs, notamment ceux de l’IRD, ont fait des efforts pour accompagner le Mali dans la lutte contre l’onchocercose, le paludisme, etc. «Sans le lien avec la science, sans l’information scientifique, prévient Michel Hamala Sidibé, il nous sera très difficile de transformer le système de santé, d’atteindre les populations avec des services qui seront acceptables».

A l’ouverture des travaux, le Premier ministre a rappelé que le Mali est confronté à des défis majeurs pour lesquels l’apport de la recherche est indispensable. Le premier de ces défis, selon lui, est de comprendre le monde dans lequel nous vivons, mesurer ses évolutions, saisir ses dynamiques.

Selon Dr Boubou Cissé, le décideur a tout intérêt à écouter les chercheurs, à charge pour eux de produire des analyses qui soient accessibles et interprétables par le responsable politique. “Sachez qu’en ce qui me concerne, je serai toujours attentif à la voix des chercheurs. Ce d’autant plus que la situation que vit notre pays nécessite de comprendre ce qui se passe, que ce soient les dynamiques qui expliquent la situation actuelle ou les enjeux nous permettant de sortir de la crise que nous vivons», a-t-il énoncé.

Pour le chef du gouvernement, le second défi auquel nous sommes confrontés et pour lequel, à son niveau, l’IRD est et doit continuer à être présent, est celui de la formation de nos jeunes. «Notre pays a une population très jeune qui a besoin d’être formée», a-t-il dit.

Rappelant que le Mali est confronté à des défis, Dr Boubou Cissé a affirmé que le gouvernement qu’il dirige sait que sa mission sera d’autant plus aisée à remplir qu’il pourra s’appuyer sur la collaboration de l’ensemble de ses partenaires. «Dans le domaine scientifique, l’IRD est le premier d’entre eux et je souhaite qu’il continue à l’être», a-t-il invité.

Aussi, conclura-t-il, cette journée est importante car elle permettra à la fois de parler de nos collaborations passées et nous projette dans le futur de ce que pourrait être une science au service d’un développement durable, inclusif.

Massa SIDIBE

SourceEssor

Laisser votre commentaire