Vive la Cedeao, vive Goodluck Jonathan pour que vive le Mali. L’organisation régionale africaine, non comprise par certains Maliens, depuis 2012, malgré les discours africanistes ou en tout cas fédérateur du professeur Ali Nouhoum Diallo, est aujourd’hui accueillie par presque toutes les tendances. A force de perdurer, la crise multidimensionnelle a forcé la compréhension des enjeux et des défis qui assaillent le Mali, un pays menacé de disparition dans sa forme actuelle sur la carte, si rien n’est fait pour un changement en profondeur.
En 2020 comme en 2012 l’implication de la Cedeao dans la gestion de la crise, a permis de réduire les ardeurs fratricides, car les Maliens, non contents de n’avoir pas su trouver les formules pour coller les morceaux, veulent chacun tirer la couverture sur lui. Les crises sécuritaires et sociopolitiques se sont alimentées des conflits armés entre communautés, et des déchirures politiques. Elles continueront autant que les acteurs politiques se révèleraient incapables de s’unir autour de l’essentiel.
Après avoir rencontré les autorités de la transition, ainsi que la classe politique, le médiateur de la Cedeao, Goodluck Jonathan a noté « des progrès », « des évolutions ». Ainsi, doit-on comprendre que la transition en elle-même traduit l’existence d’un problème majeur; qu’il y ait des engagements est essentiel, estime la mission de la Cedeao. Pour Jonathan, analysant la situation au Mali, il est « important que nous venions de temps à temps », à ce rythme les élections seront organisées, selon les attentes. La réussite de la transition dépendra de l’organisation des élections, suivant un fichier électoral fiable acceptable de tous.
La mission de Jonathan a recommandé en effet « une feuille de route assortie d’un plan d’action sur les activités à mener dans la limite du temps imparti à la transition » et l’application des résolutions issues du dialogue inclusif et des concertations nationales. L’intention du médiateur de la Cedeao, de fixer des balises pour éviter tout débordement à la transition est claire. Elle s’est inquiétée des arrestations dans un présumé complot contre la sureté de l’Etat et a invité les autorités au respect des procédures en toute transparence et au respect des droits humains.
B. Daou
Source : Le Républicain