Journée d’investiture au Mali, la junte toujours en discussion avec la Cédéao

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Le colonel Assimi Goïta (G) à côté de l'ancien officier Bah N’Daw (D) qui doit être investi président de la transition ce vendredi 25 septembre à Bamako.
Le colonel Assimi Goïta (G) à côté de l'ancien officier Bah N’Daw (D) qui doit être investi président de la transition ce vendredi 25 septembre à Bamako.

Le nouveau président par intérim, l’officier à la retraite Bah N’Daw, doit prêter serment ce vendredi 25 septembre, ainsi que le nouveau vice-président, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte qui a renversé l’ex-président IBK. Une double investiture donc, dans un contexte particulier, un peu plus d’un mois après le coup d’État, et alors que la Cédéao n’a pas encore levé les sanctions qui pèsent depuis sur le Mali.

Sauf surprise, aucun chef d’État africain ne devrait faire le déplacement pour assister à la cérémonie. « Difficile de faire autrement, explique un diplomate, tant que les sanctions ne sont pas levées ». Jeudi soir, les « consultations » à ce sujet étaient toujours en cours. C’est donc une cérémonie « sobre » qui est annoncée.

Signe que le climat s’est tout de même amélioré, le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, arrivé il y a deux jours à Bamako, a confirmé sa participation. Les ambassadeurs européens en poste dans la capitale malienne devraient également être présents.

Cette investiture constitue une étape importante : elle est censée marquer le début d’une période de transition qui doit durer dix-huit mois et aboutir à terme à de nouvelles élections. Mais dans l’immédiat, elle ouvre surtout la voie à la nomination, toujours attendue, du Premier ministre. C’est en effet au président de la transition, une fois qu’il aura prêté serment, de le nommer. Or, il s’agit là de l’une des principales conditions posées par la Cédéao pour lever l’embargo contre le Mali. La Cédéao exige un civil.

« Les choses avancent », indique de son côté une source à la Cédéao, sans pouvoir dire quand le suspense prendra fin. « On espère qu’une annonce pourrait être faite dans la foulée de l’investiture », confiait un diplomate africain jeudi soir. Ce qui permettrait à la Cédéao de se prononcer sur les sanctions avant le départ de Goodluck Jonathan, dans l’après-midi. Mais jeudi soir, plusieurs sources n’excluaient pas qu’il faille encore quelques jours pour connaître le nom du nouveau chef de gouvernement de la transition.

La Cédéao veut des « garde-fous »

Et outre la question du Premier ministre, la version définitive de la charte de la transition est aussi un élément sensible. Sur ce point par exemple, les observateurs sont pressés de voir, dans le document plusieurs fois amendés, les pouvoirs accordés au président et à son vice-président.

La Cédéao souhaite voir écrit dans cette charte que le vice-président ne puisse pas remplacer le président en cas d’empêchement ou de démission. Et enfin que les prérogatives de ce vice-président soient réduites aux strictes questions de défense et de sécurité. Autant de « garde-fous » censés garantir une véritable transition civile. La Cédéao souhaite également que le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) soit dissout une fois la transition sur pied.

Le sort de plusieurs anciens responsables, arrêtés lors du coup d’État, est également un sujet sur lequel l’autorité sous-régionale souhaite des informations. Goodluck Jonathan a pu rendre visite jeudi à l’ex-Premier ministre Boubou Cissé et à l’ex-président de l’Assemblée nationale. « Ils vont bien. Mais sur la question de leur libération, il n’y a pas vraiment d’avancée », déplore une source diplomatique.

Enfin, avant de quitter Bamako, la délégation de l’institution sous-régionale devrait encore une fois rencontrer les nouvelles autorités pour « des réglages importants ».

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