La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré, a présidé, hier à Sanankoroba, les activités de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale couplée à celle de la Journée mondiale de l’alimentation.
La rencontre a enregistré la présence de nombreux ministres ainsi que de plusieurs agents du monde agricole.
En effet, la Journée internationale de la femme rurale est célébrée le 15 octobre et la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 du même mois. C’est pourquoi, depuis 2014, le gouvernement, à travers le ministère de l’Elevage et de la Pêche, le ministère de l’Agriculture ainsi que les organisations de la société civile, notamment la Fédération nationale des femmes rurales (Fenafer) et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), célèbrent conjointement les deux journées.
Ces journées ont pour objectif de contribuer à l’amélioration de la production, la productivité et la transformation des produits locaux par les femmes rurales et d’une alimentation saine dans un climat social apaisé. Elles visent, entre autres, à sensibiliser et informer les femmes rurales sur leurs rôles dans la recherche de la paix et la cohésion sociale, à renforcer les capacités des femmes dans la résolution des conflits et à la lutte contre la radicalisation et à assurer la promotion de la commercialisation des produits locaux finis par la labélisation. Il s’agissait aussi de sensibiliser les décideurs et les partenaires techniques et financiers à l’assurance d’une réponse urgente aux besoins immédiats liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et d’informer et sensibiliser le grand public et les producteurs sur la problématique des régimes alimentaires sains.
« La paix et la sécurité, socle de la production et de la transformation des produits locaux et gage d’une autonomisation pour les femmes rurales » et « Agir pour l’avenir. Une alimentation saine pour un monde sans faim » tels étaient les intitulés des thèmes de la Journée internationale de la femme rurale et de la Journée mondiale de l’alimentation.
D’entrée de jeu, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a indiqué que le 15 octobre a été déclaré Journée internationale de la femme rurale par l’Assemblée générale des Nations unies, à travers sa résolution 62/136 en date du 18 décembre 2007. S’exprimant sur la Journée mondiale de l’alimentation, la ministre a laissé entendre qu’elle se fête dans le but de gagner le pari d’un monde sans faim à l’horizon 2030.
Une alimentation saine et variée était au cœur de la sensibilisation
Évoquant l’importance des deux thèmes, le Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré a affirmé que ces choix ne sont pas fortuits. A cet effet, elle a précisé l’implication des femmes rurales dans le processus de paix. « Les actions de réalisation de ces femmes ne sont réalisables que dans un climat de paix et de stabilité », a-t-elle noté. Cette journée, selon elle, offre l’opportunité d’exhorter les États membres, l’organisation des Nations unies et la société civile à prendre des mesures pour améliorer la situation des femmes rurales.
Pour sa part, la représentante de la FAO, Sylvia Caruso, a souligné l’importance de la Journée mondiale pour son organisation. Selon elle, cette double commémoration n’est pas fortuite. Durant ces cinq dernières années, 20% des Maliens restent exposées à l’insécurité alimentaire. A cet effet, elle a précisé que les ménages dirigés par une femme sont de loin les plus affectés que ceux dirigés par l’homme. « Cette situation résulte du fait que les femmes sont désavantagées par rapport à l’accès à la terre, aux services financiers, à la formation et aux marchés », a-t-elle révélé. Par ailleurs, la représentante de la FAO a évoqué les difficultés des femmes rurales. Celles-ci sont notamment relatives à la malnutrition, aux grossesses précoces et aux violences. Elle a, enfin, exhorté la fortification des aliments à travers la fourniture d’assistance alimentaire et nutritionnelle.
De son côté, la présidente de la Fenafer, Mme Niakaté Goundo Kamissoko, a rappelé que la célébration de la JIFR remonte à 1995, suite aux recommandations faites à Beijing par le comité des femmes de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA). En outre, Mme Kamissoko a évoqué certains besoins des femmes rurales. Il s’agit notamment du manque de formation et d’équipements pour les travaux agricoles.
Selon le maire de la Commune de Sanankoroba, Mamadou Zan Traoré, toutes ces deux journées célèbrent la femme rurale. La présente cérémonie est l’occasion de créer des opportunités pour ces femmes. A cet effet, M. Traoré a évoqué la participation des femmes à la prise de décision dans les instances politiques. « C’est aussi l’occasion de combattre les inégalités à l’endroit des femmes », a-t-il affirmé. S’exprimant sur la Journée mondiale de l’alimentation, le maire de Sanankoroba a souligné qu’il faut la paix et la sécurité pour permettre aux femmes rurales de jouer pleinement leur rôle dans la production agricole.
La remise des diplômes de reconnaissance aux femmes rurales, des équipements agricoles, la visite des stands et la visite d’un champ de riz à Sinsina ont été un des temps forts de la célébration couplée des deux journées.
Mariam F. DIABATÉ
Source : l’Essor