La restructuration de l’Office des Postes et Télécommunication du Mali (OPT) intervenue en 1989 a permis de séparer cette entreprise en trois entités. Il s’agit de la poste, de la Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA) et de la Société des chèques postaux et de la caisse et l’épargne (SCPCE) devenue ensuite Banque de l’habitat du Mali (BHM) et aujourd’hui Banque Malienne de Solidarité (BMS) après fusion.
Sous l’impulsion des institutions de Breton Wood (la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International), cette séparation a été douloureuse pour le secteur postal. Le secteur a été privé des ressources nécessaires pour son développement.
Aussi, à cause de la concurrence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et des coursiers privés comme DHL, TNT et Fédéral Express, etc…., la poste traverse des moments très difficiles.
Bien que des efforts sont entrain d’être fournis par la Direction Générale à travers les nouveaux produits. Ces produits sont : la Messagerie Express, le Guichet Unique et le partenariat avec certaines Banques de la place. Malgré ces efforts, les résultats attendus ne sont pas atteints.
Mais des opportunités existent et qui peuvent permettre à la poste d’amorcer un début de redressement.
En effet, chaque année, le Ministère de la fonction Publique et du dialogue social, le Ministère de la Défense et des Anciens combattants, le Ministère de la Sécurité Intérieure et le Ministère de l’administration et des collectivités Territoriales procèdent à des recrutements dans les différents corps de l’administration.
Plusieurs dossiers de demande sont constitués par les candidats aux différents concours et ces dossiers sont directement déposés par les postulants.
Ces dépôts directs provoquent des attroupements, souvent il arrive que les candidats passent des nuits blanches pour pouvoir déposer leurs dossiers.
Ces pratiques archaïques d’un autre âge doivent être bannies dans notre administration. Ces pratiques constituent une véritable atteinte à la dignité humaine et sont des véritables sources de corruption et d’opacité
Pour mettre fin à une telle pratique rétrograde, la nécessaire collaboration entre l’administration et la poste du Mali s’impose.
La poste du Mali avec son vaste réseau de bureaux de poste sur l’ensemble du territoire national est un véritable vecteur de la modernisation de l’Administration malienne.
Les candidats peuvent déposer leurs dossiers dans les bureaux de poste moyennant le paiement d’une taxe règlementaire. Cela pourrait éviter les attroupements et le contact direct avec les organisateurs de concours. Après réception et dépouillement des dossiers, la liste des candidats retenus peut être publiée et le reste du processus va suivre. Ce qui permettra de décongestionner les lieux de dépôts et de créer un climat beaucoup plus transparent dans la gestion des concours. Et aussi, ce qui permettra de créer l’équité, la justice et l’égalité entre les candidats.
Il est temps pour notre administration de sa remettre en cause et de redorer son blason pour un avenir radieux.
La modernisation de l’administration ne doit pas être un éternel souhait mais doit se réaliser dans la pratique.
Je demande à mes collègues postiers de redoubler d’ardeur pour transformer en opportunités les menaces actuelles.
Le monde est devenu un village planétaire où il n’y a de place pour la médiocrité. Il faut mettre en avant l’esprit d’innovation et de créativité pour maintenir haut le drapeau du progrès et du développement de la poste malienne.
Yacouba Coulibaly , Administrateur des postes à la retraite.
Source : Le Démocrate