L’ancien président de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale et fils aîné du président IBK, Karim Kéita risque d’avoir des ennuis avec la justice de son pays. Un mandat d’arrêt international vient d’être lancé contre lui par le Doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako, dans l’affaire de la disparition du journaliste Birama Touré. Karim sera-t-il arrêté et livré à la justice malienne ? Difficile de l’affirmer, tant l’ex-député devrait bénéficier de protection et de soutien de plusieurs personnalités du Mali et de la sous-région…
L’organisation de la Police internationale, Interpol, basée à Lyon en France, a émis une «notice rouge» pour, confirme une source ayant requis l’anonymat, rechercher le fils de l’ancien président du Mali, renversé par un coup d’Etat le 18 août 2020.
Karim Kéita, qui résiderait en Côte d’Ivoire, depuis les événements ayant conduit au départ de son père du pouvoir, faut-il le rappeler, a été une personnalité très influente durant la gouvernance de son père et son nom est cité, à tort ou à raison, dans plusieurs affaires, dont des marchés publics. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si cet avis de « wanted » va prospérer ou pas, étant donné que le fils d’IBK semble avoir des soutiens solides en Côte d’Ivoire. On l’a vu sur des images sur les réseaux sociaux où il était à côté de feu l’ancien Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko. Quid de la coopération judiciaire entre le Mali et la Côte d’Ivoire et de la présomption d’innocence dans cette affaire ? Quid du rôle éventuel que le président IBK peut jouer pour ne pas laisser son fils livré au rouleau compresseur de la machine judiciaire ? Katio ne peut-il pas s’éloigner de la sous-région pour obtenir un « asile politique », comme c’est le cas de certaines personnalités africaine en France ou ailleurs ? Voilà des questions qui font croire que le fils d’IBK, désormais en cavale, sera difficilement mis aux arrêts. Surtout que ceux qui ont beaucoup côtoyé le fils de l’ancien président le disent « inoffensif, généreux et de très bon cœur ».
Rappelons que l’ancien député de la commune II du district de Bamako a été souvent cité comme suspect dans la disparition du journaliste Birama Touré de l’Hebdomadaire Le Sphinx, qui était très pointilleux dans des publications sur la mauvaise gouvernance sous IBK. Ce confrère a disparu depuis le 29 janvier 2016, et, selon sa famille et le directeur de la publication, Adama Dramé, Birama Touré aurait été enlevé, torturé et tué après plusieurs mois de détention.
A. Gnissama
Source : Mali Tribune