Justice malienne : Les syndicats des magistrats répondent à Me Boubacar Karamoko Coulibaly

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Le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement Bamako, le 10 octobre 2018 (photo archives)
Le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement Bamako, le 10 octobre 2018 (photo archives)

République du Mali

Un Peuple-Un But-Une foi

Le Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la Magistrature (SYLIMA)

Bamako le 10 mai 2021

Les Présidents du Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la Magistrature (SYLIMA)

A

Maitre Boubacar Karamoko Coulibaly, Avocat au Barreau du Mali (Bamako)

Objet : Lettre ouverte

Cher Maître,

Le Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la Magistrature (SYLIMA) sont au regret de s’adresser à vous, par la Présente lettre ouverte, ou nom du parallélisme des formes d’autant qu’ils ont été surpris par votre message posté sur la toile à l’adresse des magistrats du Mali que vous présentez pourtant comme appartenant à la même famille que vous, c’est-à-dire à la grande famille judiciaire.

Dans votre adresse, vous vous dites surpris des récentes actions du SAM et du SYLIMA. Vous y soutenez que, du haut d’une expérience riche et variée, les plaintes visant vos deux éminents confrères ont péché par la forme d’autant que la loi exigerait, en pareille circonstance, la saisine du Barreau par les plaignants que sont les Syndicats de Magistrats. Vous poursuivez, en affirmant que l’émotion l’aurait emporté sur la raison côté des Syndicats. Que le SAM et le SYLIMA, par des mises en garde passées et les présentes plaintes par corporatisme, veulent empêcher toute critique contre leur immaculée profession. Que leurs membres ne sont pas au-dessus des reproches et des critiques tant de l’opinion que des professionnels du droit. Que les deux plaintes n’honoreraient pas leurs membres et que le linge sale se lave en famille. Vous y déclamer qu’auront d’orgueil ne sied qu’a Dieu. Vous terminer en les mettant en garde contre la procédure de trop

Qu’ont-ils fait le SAM et le SYLIMA pour mériter, un tel réquisitoire ? Pour avoir simplement, en leur qualité, de victime, légalement porté plainte contre des Avocats ?

Cher Maître, souffrez que le DAM el le SYLIMA vous rétorquent qu’une telle posture est fort étonnante de la part de quelqu’un qui prétend se faire passer pour un sage. En effet, si tant est que vous croyiez, un tant soit peu, à notre appartenance commune, à notre famille, vous auriez, sans doute adopté une forme autre à votre adresse que celle que vous avez choisie. Vous auriez été plus pondéré dons le choix de vos mots qui inclinent à penser que vous voulez ou contraire livrer la magistrature ou la Jeter en pâture. Oui Maître, vous auriez, si vous vous posiez en patriarche, mené votre mission dans le cadre du Conseil de l’Ordre ou aux côtés de cet organe respectable qui vous régit. Vous n’êtes ni partie ni intervenant dans la présente cause et les Syndicats constatent que le sage autoproclamé a pris, curieusement, porté au grand dam de l’impérieuse neutralité qui aurait dû le caractériser.

Cher Maitre, aucun texte du droit positif communautaire ou malien n’impose au plaignant contre un Avocat d’informer le Barreau. Nous vous renvoyons aux dispositions de l’article 6 du Règlement n’05/CM/UEMOA du 15 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA ainsi surtout qu’à l’Avis N°02/2020 du 07 Juillet 2020 de la Cour de Justice de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine pour vous en convaincre. Le SAM et le SYLIMA sont respectueux de la légalité tout comme des libertés publiques. Ils se croient humbles mais ne connaissent ni la pusillanimité ni le complexe. Sous d’autres cieux, vos confrères visés nous auraient retourné la courtoisie en nous épargnant des attaques dont nous aurions été l’objet. Sous d’autres cieux, le sage qui est convaincu que le linge sale se lave en famille ne choisit pas la place publique pour s’adresser aux membres de sa famille. Nous aurions, enfin, cru à votre sapote si votre démarche avait consisté à prendre à partie vos confrères avant toute réaction de notre part, cela aurait d’ailleurs conduit le SAM et le SYLIMA à n’envisager le moindre recours judiciaire.

Pensez- vous que vous alliez provoquer, une levée de boucliers chez vos valeureux contrites contre la magistrature gratuitement attaquée ? Les seules qualités d’Avocat et d’ancien Ministre de la Justice valent- elles immunité en droit pénal ?

Les Magistrats du Mali, vous disent que la simple reconnaissance à la victime de sa qualité la soulage et évite d’ajouter l’injure à sa blessure. Est mauvais défenseur, l’avocat qui confine ses clients dans les dénégations systématiques et stériles alors même que les faits sont têtus. A ce que vous qualifier de procédure de trop des Syndicats de Magistrats succéderont d’autres plaintes si les attaques injustifiées continuent. Le SAM et le SYLIMA ignorent ce que c’est que les intimidations l’histoire des cents (100) jours de grève pourrait vous permettre de vous en convaincre.

Comptant sur votre compréhension et sur votre sens de l’écoute, le SAM et le SYLIMA vous prient d’agrée. Cher Maitre, l’expression de leur traditionnelle considération et vous prient, également, de transmettre leurs amitiés à vos éminents confrères.

P/Le Comité Directeur du SAM               P/Le Bureau Exécutif du SYLIMA

Le Vice-président                                                   Le Président

Bourama Kariba KONATE                                  Hady Macky SALL

 

Source : Le Républicain

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