La bataille qui s’est déroulée ce 22 septembre 1878 a été l’une des plus sanglantes livrées par le colonisateur français, entre 1857 et 1898, pour le contrôle du Soudan.
Sabouciré était la capitale du royaume de Logo situé à 25 km de la ville de Kayes sur la rive gauche du Fleuve Sénégal. Sous l’administration Faidherbe, les Français se sont rendu compte de l’existence d’un verrou qui rendait difficile la progression des forces françaises en Afrique de l’Ouest.
De ce fait, la France a confié cette bataille au lieutenant-colonel Reybaud dont la troupe était partie de Saint-Louis (Sénégal) le 11 septembre 1878 pour arriver à Sabouciré quelques jours plus tard, c’est-à-dire, le 22 septembre, dans l’intention de se rendre au Niger, en passant par le Mali.
À la tête d’une force de 585 hommes, 4 canons et 80 chevaux, Reybaud a affronté dès l’aube et pendant cinq heures, les troupes du roi Niamodi Sissoko. Le peuple du Logo, fidèle au code de l’honneur, a écrit, ce jour-là, une des toutes premières pages de l’histoire de la résistance de notre peuple à la domination coloniale. Malgré la vaillance des défenseurs de la cité qui était protégée par un imposant « tata », la puissance de feu du détachement colonial ne pouvait que faire la différence à la longue avec de lourdes pertes en vies humaines d’un côté comme de l’autre.
On dénombre 13 morts dont 2 officiers (un capitaine et un lieutenant) et 51 blessés chez les assaillants. Du côté des défenseurs du royaume de Logo, on a dénombré 150 morts dont le roi Niamodi SISSOKO. La bataille de Sabouciré a été l’une des plus sanglantes livrées par le colonisateur français, entre 1857 et 1898, pour le contrôle du Soudan. « Il fallait faire sauter le verrou à Logo Sabouciré pour pouvoir prendre Bafoulabé, Kita, Bamako… ».
Le royaume qui comptait une vingtaine de villages à son apogée, était hostile à la pénétration française. Devant la menace des forces de Niamadi SISSOKO, appuyées par les troupes d’élite de Sékou Omar Tall, les Français étaient dans le dilemme : comment atteindre Bafoulabé sans passer par Sabouciré ?
Après moult tentatives, ils sont parvenus à négocier le retrait des troupes omariennes, en optant pour la stratégie classique du « diviser pour mieux régner ». Le retrait des troupes de Sékou Omar Tall (1500 hommes) a notablement contribué à la défaite du roi Niamodi SISSOKO et de son armée. Celles-ci comptaient se démarquer des Français pour reprendre le Fort de Médine construit par la France le 15 octobre 1855 pour servir de base à son armée. Cette bataille revêt d’autant plus un caractère symbolique que notre pays est devenu indépendant, 82 ans jour pour jour plus tard, un 22 septembre 1960.
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Source : Le Wagadu