Le président du Faso, le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est entretenu jeudi soir, à Ouagadougou, avec une délégation ministérielle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a affirmé qu’elle était disposée à accompagner la transition politique dans le pays, a rapporté vendredi matin, la présidence burkinabè dans un communiqué.
La délégation de la CEDEAO était conduite par la présidente du Conseil des ministres de l’organisation, Shirley Ayorkor Botchwey, ministre des Affaires étrangères de la République du Ghana.
Les échanges entre le chef de l’Etat et ses hôtes, qui ont d’abord eu une séance de travail avec une délégation burkinabè conduite par le ministre en charge des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, ont porté sur la Transition et sa mise en œuvre.
« A la suite du changement intervenu à la tête de l’Etat le 24 janvier 2022, la mise en place de la Transition et l’investiture du président, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO nous ont mandatés de rencontrer les nouvelles autorités, même si le Burkina Faso est suspendu des instances de l’organisation », a déclaré la cheffe de la délégation, Shirley Ayorkor Botchwey à l’issue de la rencontre avec le président du Faso.
La CEDEAO est venue à l’écoute des nouvelles autorités du pays pour comprendre la feuille de route de la Transition, précise le communiqué.
« A ce sujet, l’autorité nous a expliqué les raisons pour lesquelles la Transition devrait durer 3 ans, notamment la lutte contre le terrorisme et la résolution de la crise humanitaire », a soutenu la présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO qui a annoncé avoir eu « des discussions franches avec le gouvernement ».
« Le président Damiba a donné des réponses que nous allons transmettre à la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO », a aussi indiqué la présidente du Conseil des ministres de l’organisation.
Sur le sort de l’ex président Roch Marc Christian Kaboré, toujours détenu depuis le coup d’État, la cheffe de la délégation de la CEDEAO a déclaré : « nous avons pu le rencontrer et échanger avec lui. Il est bien portant et dans un bon état d’esprit ».
» Ce qui affecte le Burkina Faso nous affecte tous. Et ce n’est pas dans ces moments difficiles que la CEDEAO va abandonner le Burkina Faso », a déclaré Shirley Ayorkor Botchwey.
« Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont clairement déclaré que le Burkina Faso ne sera pas abandonné, et que la CEDEAO va accompagner le Burkina dans la mise en œuvre de la Transition », a souligné Botchwey.
Elle a, en outre, soutenu que la CEDEAO va travailler de concert avec le Burkina Faso pour trouver des solutions à ces crises sécuritaire et humanitaire, car tout ce qui touche le Burkina Faso impacte l’ensemble de l’espace communautaire.
Des militaires ont renversé le 24 janvier dernier l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, jugeant que sa gestion de la situation sécuritaire était « inefficace ».
Une charte devant régir la transition a été signée, consacrant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba comme président de la transition burkinabè pour une durée de 36 mois.
Un gouvernement de 25 membres a été mis en place par le Premier ministre de la transition Albert Ouédraogo.
Au lendemain de la signature de la charte de la transition, début mars courant, la CEDEAO qui avait prévu une visite de travail au Burkina Faso, l’avait reportée.
Le Burkina Faso est toujours suspendu des instances de l’Union africaine (UA), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de la CEDEAO.
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
Source: aa.com