A moins d’un mois de l’assassinat de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré dans la capitale, la communauté musulmane, est vent debout contre la lenteur des procédures judiciaires et réclame justice. C’était à la faveur d’un point de presse animé par l’avocat chargé du dossier Kalifa Yaro, tenue le 6 février dernier, à la maison de la presse. Une occasion pour lui d’accuser les comportements « irresponsables » des personnels de la polyclinique Pasteur, d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux les images du disparu.
Selon l’avocat, chargé du dossier Kalifa Yaro « même si les appels à la retenue se multiplient, les circonstances de la mort ignoble de l’imam Yattabaré sont difficiles à digérer ». Il a poursuivi en ajoutant « qu’au niveau de la polyclinique Pasteur, les proches et parents dudit Imam ont eu la désagréable surprise, que sur place les médecins venus au chevet du malade se sont plutôt évertués à prendre ses images incriminées, avant de les publier sur les réseaux sociaux ». Pour lui, les médecins de ladite clinique ont, non seulement, pris sans autorisation plusieurs photo du disparu mais également, « ils les ont exposées et jetées en pâturage, le corps dénudé de ce dernier en facilitant à des individus sans droit d’y avoir accès ».
Par ailleurs, M Yaro a indiqué que les personnels de la polyclinique sont responsables de ces publications dommageables qui portent atteinte, selon lui, aux règles de l’éthique et de la déontologie de la profession du corps médical. Et d’inviter les autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre justice. Avant d’ajouter que la mort est affreuse, mais dit-t-il « les circonstances et la façon dont on a jeté en pâturage l’honneur et la dignité de la famille du défunt ont été plus atroces à digérer et à supporter ».
Enfin, rappelons qu’Abdoul Aziz Yattabaré a été poignardé le 19 janvier dernier par un conducteur de moto tricycle, et fut succombé à ses blessures. L’agresseur a été placé en garde à vue et renvoyé devant le juge d’instruction qu’il l’a inculpé pour assassinat, crime de torture, outrage envers les dépositaires de l’autorité. Les enquêtes seraient en cours pour déterminer les circonstances et les implications du crime.
Yacouba Coulibaly
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