La France contre le dialogue avec les djihadistes : Injonction rejetée

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Les jihadistes (photo à titre illustration)
Les jihadistes (photo à titre illustration)

Lors de la visite, au Mali, du ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères de la France, Jean Yves Le Drian, la question de dialoguer avec les djihadistes a été largement débattue. Pendant que la France écarte cette possibilité, le Mali, conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif est favorable aux négociations avec les djihadistes de nationalité malienne. L’ONU et l’UA sont également favorables à cette option même si Guteress  trouve impossible de dialoguer avec les groupes terroristes radicaux.

Faut-il négocier avec les djihadistes ? Cette question continue d’animer le débat au Mali et à l’international. Certains, les plus sceptiques, estiment qu’il est inutile d’entamer des négociations avec les terroristes qui ne veulent pas entendre de la démocratie, de la laïcité ; qui ne veulent que de l’État islamique. Telle est la position de la France qui trouve que la négociation n’est possible qu’avec les groupes armés signataires des accords de paix au Mali. Ce pays ami du Mali s’oppose au dialogue avec les terroristes qui ont refusé de signer ces accords de paix. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le ministre Jean Yves Le Drian lors de son séjour dans la capitale malienne. « Disons les choses très clairement. Il y a des accords de paix. Il faut mettre en œuvre les accords de paix. Ce sont les accords de paix qui font la paix, martèle Jean-Yves Le Drian. Ils ont été validés par un certain nombre de signataires, dont des groupes armés signataires. Et puis, il y a les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix. Les choses sont simples », a-t-il déclaré au cours du point de presse organisé à la fin de sa visite.

Cette position de la France est différente de celle du Mali. En effet, entamer des négociations avec les djihadistes de nationalité malienne fait partie des recommandations du dialogue national inclusif tenu en 2019 au Mali. Les autorités transitoires sont dans cette dynamique. Elles sont favorables au dialogue avec les djihadistes maliens.  « Je crois également utile sur cette question de me faire l’écho des conclusions du Dialogue national inclusif qui a eu lieu chez nous et qui a très clairement indiqué la nécessité d’une offre de dialogue avec ces groupes armés, rappelle le premier ministre malien. Je pense qu’il faut voir en cela une opportunité d’engager de vastes discussions », a répliqué le premier ministre de la transition, Moctar Ouane, aux propos de Jean Yves Le Drian.

L’ONU et l’UA favorables au dialogue avec les djihadites

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a reconnu, dans une interview accordée, lundi 19 octobre 2020, au quotidien français Le Monde, la nécessité de dialoguer avec les djihadistes même s’il trouve qu’il faut faire des exceptions par rapport à certains groupes terroristes radicaux.« Il y aura des groupes avec lesquels nous pourrons parler, et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques à l’avenir », a-t-il déclaré avant d’ajouter :  « Mais il y a encore ceux dont le radicalisme terroriste est tel qu’il n’y aura rien à faire avec eux ».

En plus de l’ONU, l’UA est aussi favorable au dialogue avec les djihadistes. En effet, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui a invité, il y a deux semaines,  au dialogue avec les djihadistes dans ces régions. Comme argument pour prouver la possibilité et la nécessité de ce processus, il a évoqué l’Afghanistan, « où les États-Unis et les Taliban ont convenu d’une trêve fin février, comme modèle possible ».

Ce qu’il faut retenir est que cette question de dialoguer avec les djihadistes divise les partenaires.

Boureima Guindo

Source : Le Pays

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