Le flair fin et le sixième sens beaucoup plus développé, l’ancien président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, aurait fait fuir sa famille hors du Mali. Surtout lorsque l’on sait que la tempête qui commence à souffler secouerait fortement leur tranquillité déjà mise à mal par le coup d’Etat le soir du 18 août 2020.
Soumeylou Boubèye Maïga étant en prison dans le dossier des équipements militaires, tous ceux qui se sentent morveux seraient en train de se moucher. Depuis la tombée de la nouvelle de l’incarcération du Tigre comme un couperet, l’ancien président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita serait en train de vivre des nuits blanches.
Classée sans suite, cette affaire vient de refaire surface à la grande surprise de tous. L’on peut dire sans risque de se tromper que personne n’est jamais grand pour échapper aux poursuites judiciaires au Mali. Le dossier étant dépoussiéré, le Président d’Asma-CFP, Soumeylou Boubèye Maïga et l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko ont ouvert le bal des arrestations de tous les responsables cités dans la surfacturation et la disparition mystérieuse de plusieurs milliards.
Le dossier de l’avion présidentiel n’étant plus sulfureux comme au moment de sa gouvernance, l’ancien Président de la République du Mali, IBK aurait jugé nécessaire d’éloigner les membres de sa famille du Mali. Certaines indiscrétions l’ont affirmé. Même si lui-même vient de fouler le sol malien, sa famille aurait pris la direction de Dubaï aux Emirats Arabe unis. Après son séjour médical à Dubaï, IBK mènerait une vie solitaire dans sa résidence de Sébénicoro. Il faut donner raison à Voltaire qui dit : « les grandeurs sont fort dangereuses selon le rapport de tous les philosophes ».
Cet éloignement vaut son pesant d’or car au moment des faits, le fils d’IBK, Karim Kéita était le président de la Commission de Défense à l’Assemblée nationale du Mali. Selon nos sources, Karim aurait quitté son pays d’asile, la Côte d’Ivoire pour le Gabon. Et de là, il joindrait les siens incessamment. Katio comme les familiers l’appellent se trouve aussi sous mandat d’arrêt international dans l’affaire de la disparition du journaliste Birama Touré.
Cette bombe à retardement fait aujourd’hui tonner ses premières déflagrations. Le dossier de l’avion présidentiel n’avait pas fini de livrer tous ses secrets. Les deux dossiers ont donc fait l’objet d’une nouvelle information judiciaire. Parlant des contrats d’armement surfacturés et des milliards présumés détournés, Mamadou Kassogué, procureur d’alors parle de manquements à l’orthodoxie financière et comptable.
Ecoutons le Procureur Kassogué : « Des faits de détournements de deniers publics sur fond d’opérations frauduleuses pour un montant de 9 milliards 350 millions 120 mille 790 FCFA et de surfacturation par faux et usage de faux pour un montant de 29 milliards 311 millions 069 mille 068 FCFA ».
Le représentant du Fonds mondial international a exprimé sa préoccupation par la pertinence des décisions telles que l’achat de l’avion présidentiel d’une valeur de 40 millions de dollars (29,5 millions d’euros).
La soif du peuple malien de la lutte contre l’impunité, la corruption et la fraude sous toutes ses formes est aujourd’hui en passe d’être étanchée. Ce rouge vent de la lutte contre la corruption et les malversations financières n’épargnera personne quelle que soit sa carrure.
Certaines sources judiciaires citent une longue liste crémeuse de personnalités incriminées dans le dossier des équipements militaires et l’achat de l’aéronef. Elles devraient dans les conditions normales rejoindre la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Il s’agit de Mamadou Camara, ancien ministre, Moustapha Ben Barka, ancien ministre des Investissements, Sidi Mohamed Kagnassy, le transitaire Soumaila Diaby, l’opérateur économique Amadou Kouma. Dans le lot figurent aussi certains hauts gradés de l’armée malienne.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte